L'un des grands indices de Wall Street, le S&P 500, a terminé mardi au-dessus du seuil psychologique des 2000 points pour la première fois de son histoire, dans un marché saluant une série d'indicateurs américains et des opérations de fusions-acquisitions.

» Les marchés à la clôture

Selon les résultats définitifs à la clôture, l'indice élargi S&P 500, le plus suivi par les investisseurs américains, s'est apprécié de 0,11%, ou 2,10 points, pour finir de justesse au-dessus de cette barre technique, à 2000,02 points.

Le Dow Jones Industrial Average s'est adjugé 0,17% ou 29,83 points, à 17.106,70 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 0,29% ou 13,29 points, à 4.570,64 points.

Le dépassement de ce palier à la Bourse de New York est un nouveau signe que «les États-Unis, c'est là où il faut être actuellement pour investir», a commenté Michael James, de Wedbush Securities.

«Et d'un point de vue psychologique, le franchissement des 2.000 points en clôture était une condition sine qua non» mardi, après son échec la veille à tenir ce seuil dépassé pour la première fois en séance, «pour que le marché continue à s'apprécier cette semaine», a-t-il poursuivi.

Une série de statistiques américaines, globalement bien accueillies, ont participé à la bonne humeur des investisseurs.

Ils se sont notamment félicités du bond spectaculaire des commandes de biens durables aux États-Unis en juillet, même si elles ont été portées avant tout par les commandes dans les transports aériens.

En outre, le moral des ménages américains s'est encore amélioré en août après avoir progressé en juillet, selon un indice publié mardi par le Conference Board, un bon signe pour la consommation aux États-Unis, l'un des grands moteurs de l'activité économique du pays.

En revanche, dans le domaine très surveillé de l'immobilier, les prix des logements ont légèrement baissé en juin, selon l'enquête Case-Shiller publiée mardi par Standard & Poor's. «Mais cela était plus ou moins attendu», a remarqué Michael James.

Selon lui, les risques géopolitiques restaient présents dans l'esprit des opérateurs, notamment dans le cas de la crise ukrainienne, mais n'occupaient toujours pas le devant de la scène.

Amazon en vogue

La place new-yorkaise a aussi bénéficié de l'annonce d'une série d'acquisitions, dont celle des cafés canadiens Tim Hortons (+8,47% à 81,05 dollars) par la chaîne américaine de hamburgers Burger King (-4,32% à 31,00 dollars), afin de créer le troisième acteur mondial de la restauration rapide, pour 11,4 milliards de dollars.

Elle a aussi salué la nouvelle de l'achat de la société de diffusion de jeux vidéo en ligne Twitch par le géant de la distribution Amazon, qui a gagné 2,34% à 341,83 dollars.

En revanche, Google, qui avait aussi été considéré comme candidat à son rachat, et a annoncé avoir lui mis la main sur la société d'effets spéciaux Zync Render, a perdu 0,41% à 588,12 dollars.

Les résultats trimestriels décevants, notamment du côté des ventes à nombre de magasins comparable, de la chaîne de magasins d'électronique en difficulté Best Buy ont fait plier son titre de 6,85% à 29,80 dollars.

Dans la pharmacie, les laboratoires Pfizer et Merck, qui vont collaborer dans des essais cliniques sur un traitement du cancer, ont gagné respectivement 1,04% à 29,21 dollars et 0,79% à 60,20 dollars.

Le géant informatique Microsoft a cédé 0,37% à 45,01 dollars, alors qu'une enquête lancée en Chine contre le groupe, soupçonné de «pratiques monopolistiques», examine les modes de distribution de son navigateur internet et de son lecteur multimédia.

Après un bond de presque 80% lundi, le titre du fabricant de caméras vidéo portables Digital Ally a poursuivi son ascension (+14,24% à 14,51 dollars). L'action était dopée par l'intérêt croissant des investisseurs dans ses produits à la suite de la mort d'un jeune Noir américain début août sous les balles d'un policier blanc, dans le Missouri (sud des États-Unis), qui a provoqué de nombreux appels pour que la police s'équipe désormais de ce genre d'appareils.

Le marché obligataire a légèrement reculé. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a un peu progressé à 2,391% contre 2,387% lundi soir, tout comme celui des bons à 30 ans à 3,152% contre 3,135% la veille à la clôture.