L'action de l'éditeur de jeux vidéo britannique King Digital Entertainment s'effondrait mercredi à ses plus bas niveaux historiques à la Bourse de New York, victime de signes d'essoufflement de son titre phare «Candy Crush Saga».

L'action King plongeait de 23,02% à 14,01 dollars vers 14 h, évoluant en-dessous de son plus bas niveau jamais enregistré en clôture (15,32 dollars le 13 mai).

L'éditeur a annoncé mardi soir une baisse de sa prévision de recettes brutes annuelles après un deuxième trimestre décevant: elles ont progressé de 27% sur un an à 611 millions de dollars (457 millions d'euros) mais reculé de 2% comparé aux trois premiers mois de l'année, essentiellement à cause de son célèbre jeu sur mobile consistant à faire exploser des bonbons multicolores.

«Candy Crush a décliné plus que ce que nous avions anticipé», et les performances des autres jeux du groupe («Farm Heroes», «Pet Rescue»...) n'ont pas suffi à compenser, a expliqué le directeur général, Riccardo Zacconi, lors d'une téléconférence avec des analystes.

Le nombre de joueurs mensuels pour les titres de King a progressé de 1% entre fin mars et fin juin, à 485 millions, mais celui de ceux qui jouent quotidiennement baisse de 3% à 138 millions.

M. Zacconi a invoqué des facteurs extérieurs et notamment «la concurrence» de jeux d'autres éditeurs et visant la même frange démographique que ses propres titres.

Il a ainsi cité «Kim Kardashian: Hollywood», un jeu de rôle autour de la vedette de la téléréalité qui est très populaire aux États-Unis et «est monté très vite», et le casse-tête mathématique «2048», qui est lui aussi très téléchargé et «a évidemment un impact sur la durée de jeu de notre base de joueurs».

King avait fait des débuts décevants fin mars à la Bourse de New York. L'action avait perdu plus de 15% sur la première séance par rapport à son prix d'introduction de 22,50 dollars, déjà fixé tout en bas de la fourchette initialement prévue.

De nombreux analystes mettaient déjà en garde à l'époque contre sa trop grande dépendance à un seul titre, Candy Crush, soulignant l'incertitude sur la capacité de l'éditeur à créer un nouveau succès.