La Bourse de New York a terminé en nette hausse mercredi, faisant fi de statistiques économiques et de résultats d'entreprises dans l'ensemble décevants. La Bourse de Toronto a clôturé en baisse, tirée vers le bas par la publication de résultats trimestriels d'entreprises jugés décevants et par la faiblesse de certaines données économiques en Asie.

Le dollar canadien a pour sa part avancé de 0,04 cent US à 91,6 cents US, après que Statistique Canada eut indiqué mardi avoir détecté une erreur dans ses données sur le marché de l'emploi du mois de juillet. Une version révisée de son rapport sera publiée vendredi.

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Les marchés à la clôture :

TSX 15 262,73 / -11,50 (-0,08%)

Dow Jones 16 651,80 / 91,26 (0,55%)

S&P 500 1 946,72 / 12,97 (0,67%)

NASDAQ 4 434,13 / 44,88 (1,02%)

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Les statistiques économiques du jour n'étaient pourtant pas très encourageantes, entre la baisse de la croissance au Japon entre avril et juin de 1,7%, par rapport au premier trimestre, ou le recul de la production industrielle de 0,3% en juin dans la zone euro.

Aux États-Unis, ce sont les ventes de détail qui ont déçu: après cinq mois consécutifs de hausse, elles ont stagné en juillet.

Cependant, tous ces chiffres «semblent apaiser les inquiétudes sur la possibilité que la Fed relève ses taux d'intérêt plus tôt que prévu», ont relevé les analystes de Charles Schwab.

L'une des principales questions que se posent actuellement les courtiers américains est en effet de savoir quand la banque centrale américaine va commencer à relever ses taux d'intérêt, ce qui ralentirait l'afflux d'argent facile sur le marché. Les responsables de l'institution ont plusieurs fois prévenu que cela dépendrait de l'amélioration des indicateurs.

Après une série de statistiques positives sur l'économie américaine, le chiffre sur les ventes au détail, reflet d'une croissance qui peine à décoller vraiment, «remet la Fed sur le devant de la scène», a souligné Mace Blicksilver de Marblehead Asset Management.

Wall Street continuait par ailleurs à surveiller les troubles géopolitiques en Ukraine et au Moyen-Orient, mais «tant que rien n'explose vraiment, les investisseurs gardent leur calme», a commenté le spécialiste.

Chute de l'éditeur de Candy Crush 

La place financière new-yorkaise a aussi fait preuve de «résilience» face à des comptes d'entreprises en demi-teinte, ont estimé les experts de Charles Schwab.

La chaîne de grands magasins Macy's a en particulier déçu les investisseurs avec un bénéfice inférieur aux attentes et un abaissement de sa prévision de bénéfice annuel. Son titre est tombé de 5,51% à 56,47 dollars.

Dans son sillage, d'autres groupes de distribution ont perdu du terrain: JCPenney a reculé de 1,16% à 9,35 dollars, Kohl's de 1,47% à 55,11 dollars et Target de 0,34% à 58,26 dollars.

Le géant du matériel agricole Deere a, lui, dépassé les prévisions pour son bénéfice trimestriel, mais a abaissé son estimation pour l'ensemble de l'année. L'action s'est dépréciée de 2,30% à 84,49 dollars.

Les résultats de King Digital Entertainment, l'éditeur britannique du jeu vidéo populaire Candy Crush, ont de leur côté entraîné la chute de son titre à 13,99 dollars (-23,13%), son plus bas niveau depuis son entrée en Bourse fin mars.

Le distributeur de boissons alcoolisées Constellation Brands a grappillé 0,17% à 85,88 dollars après l'annonce de l'acquisition de la marque de tequila Casa Noble.

Amazon, le spécialiste de la distribution en ligne, s'est pour sa part adjugé 2,18% à 326,28 dollars. Le groupe se renforce encore dans les paiements aux États-Unis avec un nouveau système permettant de payer ses achats chez les commerçants sur un téléphone ou une tablette.

Le marché obligataire a terminé en hausse. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a reculé à 2,413% contre 2,442% mardi soir, et celui des bons à 30 ans à 3,241% contre 3,266% la veille, signe d'une demande accrue des investisseurs pour ces actifs traditionnellement considérés comme plus sûrs.

Pour Jack Ablin de BMO Private Bank, le fait que le marché des actions et celui des obligations de la place new-yorkaise aient tous deux progressé semble refléter la volonté des investisseurs «de se tourner vers les États-Unis comme vers un refuge» au vu des informations négatives venant de l'étranger.