Wall Street a poursuivi son recul vendredi, en proie à une certaine anxiété au lendemain d'une nette chute et tentant de discerner l'impact sur la politique monétaire américaine d'un rapport sur l'emploi décevant.

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Les marchés à la fermeture:



TSX   15 215,26 / -115,48 (0,75 %)

Dow Jones   16 493,37 / -69,93 (-0,42 %)

S&P 500   1925,15 / -5,52 (-0,29 %)

NASDAQ   4352,64 / -17,13 (-0,39 %)

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Le marché a évolué «entre prudence et nervosité», a observé Sam Stovall de S&P Capital IQ. «Combien de personnes veulent vraiment s'engager au lendemain d'une séance au cours de laquelle le Dow Jones a perdu plus de 300 points, effaçant au passage tous ses gains de l'année?»

«Une certaine angoisse plane sur le marché», a estimé pour sa part Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services. L'élément déclencheur est selon lui le petit durcissement de ton de la Réserve fédérale (Fed) qui a mentionné mercredi pour la première fois dans un communiqué que l'inflation se rapprochait de son objectif de 2%.

«Cela ravive l'idée que la Fed pourrait relever son taux directeur avant la deuxième moitié de 2015, une perspective qui suffit à rendre les marchés nerveux», a expliqué M. Volokhine.

La politique monétaire très accommodante menée par l'institution, avec des taux d'intérêt directeurs proches de zéro depuis 2008 pour inciter au crédit, a en effet largement participé à l'afflux d'argent dit facile sur le marché des actions.

Le rapport mensuel sur l'emploi américain diffusé avant le début de la séance a bien apporté un peu de répit.

Les États-Unis ont continué de créer des emplois en juillet (209.000), mais à un rythme plus faible que ne le prévoyaient les analystes. Le taux de chômage est de son côté légèrement remonté, à 6,2%.

Certains observateurs considéraient que ces chiffres un peu décevants étaient de bon augure pour les marchés financiers puisqu'ils «tempèrent les craintes d'une remontée anticipée des taux d'intérêt», a remarqué Patrick O'Hare de Briefing.com.

Mais après quelques incursions dans le vert en début de séance, les indices de Wall Street se sont enfoncés dans le rouge dans le sillage d'autres indicateurs reflétant une image contrastée de l'économie américaine.

Côté négatif, le moral des ménages a baissé en juillet et les dépenses de construction ont reculé en juin.

Mais la croissance de l'activité dans le secteur manufacturier a accéléré davantage que prévu en juillet, tandis que les revenus et les dépenses des ménages ont augmenté en juin de 0,4%.

Les interrogations sur les conséquences du défaut de paiement de l'Argentine et des tourments de l'établissement financier portugais Banco Espirito Santo ont aussi participé au malaise des investisseurs.

Le marché obligataire a progressé. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a reculé à 2,505% contre 2,556% jeudi soir, et celui à 30 ans à 3,297% contre 3,311% la veille.à

À Toronto

Le dollar canadien s'est déprécié de 0,19 cent US à 91,52 cents US.

L'indice phare du TSX a perdu 1,55 pour cent sur l'ensemble de la semaine, tandis que le Dow Jones a échappé 2,75 pour cent, effaçant du coup l'ensemble des gains réalisés depuis le début de l'année.

À part certaines déceptions isolées, les analystes ont été généralement satisfaits des résultats trimestriels dévoilés ces dernières semaines par les entreprises.

Le secteur torontois de l'énergie a cédé 1,6 pour cent, tandis que le cours du pétrole brut a perdu 92 cents US à 97,26 $ à la Bourse des matières premières de New York.

Le groupe des métaux de base a retraité d'un pour cent, pendant que le cuivre reculait de 1 cent US à 3,23 $ US la livre à New York.

Le TSX a trouvé un certain appui dans le secteur aurifère, qui a avancé d'environ 1,4 pour cent. Les investisseurs ont en outre fait grimper le prix du lingot d'or de 12 $ US à 1294,80 $ US l'once à New York.

- Avec La Presse Canadienne