Wall Street a terminé une séance écourtée en fanfare jeudi, une embellie spectaculaire du marché du travail aux États-Unis emmenant son indice vedette, le Dow Jones, au-dessus du seuil inédit des 17 000 points et l'indice élargi S&P 500 à un nouveau sommet.

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Les marchés à la fermeture : 

TSX 15 207,11 / -2,68 (-0,02%)

Dow Jones 17 068,26 / +92,02 (+0,54%)

S&P 500 1 985,44 / +10,82 (+0,55%)

NASDAQ 4 485,93 / +28,20 (+0,63%)

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Pour célébrer le jour de l'Indépendance américaine le 4 juillet, la séance de jeudi s'est terminée avec trois heures d'avance et les portes des marchés financiers américains resteront closes vendredi.

Un rapport mensuel sur l'emploi jugé excellent sur toute la ligne a permis à la place new-yorkaise de repousser encore ses limites avant ce long week-end.

La volatilité des échanges, mesurée par l'indice VIX, dit «indice de la peur» n'a par ailleurs jamais été aussi basse depuis le 22 février 2007, avant la crise financière: il a terminé à 10,32.

«Ce rapport montre que la croissance économique est de retour après le trou d'air du premier trimestre», a noté David Levy, de Kenjol Capital Management.

Le taux de chômage aux États-Unis a décliné jusqu'à 6,1% en juin, son plus bas niveau depuis près de six ans, alors que les analystes avaient tablé sur une stagnation à 6,3%.

Un tel repli du chômage a été rendu possible par de très fortes créations d'emplois qui se sont élevées à 288 000 ce mois-là, contre 224 000 en mai.

«C'est positif à tous les niveaux», a jugé Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services. «Pour la consommation, pour l'industrie, sans compter que cela fait un peu remonter le dollar», une bonne nouvelle pour la facture énergétique des États-Unis, en pleine hausse des prix du pétrole sur fond de crise irakienne, a-t-il précisé.

La crainte de l'impact de ces bonnes nouvelles sur la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) et d'un éventuel relèvement anticipé de ses taux directeurs ne paraissait pas brider pour l'instant l'enthousiasme du marché.

Politique monétaire accommodante en zone euro

Alors que l'une des premières missions de la Fed est de contrôler la hausse des prix, ce rapport ne semble «pas montrer de tension inflationniste» en raison de la hausse très limitée (+0,2%) du salaire horaire, a estimé M. Volokhine.

La hausse des taux du marché obligataire semblait toutefois montrer que la possibilité d'un resserrement monétaire anticipé était désormais prise en compte par certains opérateurs, ont noté les experts de Briefing.com.

Le marché obligataire a ainsi reculé. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans est monté à 2,648% contre 2,628% mercredi soir, et celui à 30 ans à 3,483% contre 3,466% la veille.

Les opérateurs ont aussi applaudi le maintien du cap d'une politique monétaire accommodante en zone euro, après une réunion de la Banque centrale européenne.

Dans ce contexte, la hausse conforme aux attentes des nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage est passée au second plan, tout comme le ralentissement inattendu de l'activité dans les services aux États-Unis en juin.

Peu avant le début de la saison des résultats, dont la publication d'Alcoa mardi sonne le coup de départ traditionnel, le géant de l'aluminium s'est apprécié de 0,88% à 14,98 dollars.

La banque d'affaires américaine Morgan Stanley s'est appréciée de 0,40% à 32,62 dollars. Selon le Wall Street Journal, les autorités américaines examinent le projet de vente de sa division de courtage pétrolier au géant russe du pétrole Rosneft, dont le patron, Igor Setchine, est ciblé par des sanctions américaines dans le cadre de la crise ukrainienne.

Dopées par des attentes d'un relèvement des taux d'intérêt américains, les autres banques ont fini dans le vert: Citigroup a avancé de 0,48% à 48,24 dollars, Bank of America de 1,14% à 16,03 dollars, Goldman Sachs de 1,54% à 169,46 dollars et JPMorgan Chase a grappillé 0,14% à 57,05 dollars. Wells Fargo, qui publiera ses résultats trimestriels vendredi prochain, a gagné 0,65% à 53,00 dollars.

Le groupe textile American Apparel, dont le fondateur Dov Charney, a cédé ses parts à un fonds d'investissement, a rebondi de 4,82% à 0,87 dollar.

À Toronto

La Bourse de Toronto a clôturé en légère baisse jeudi.

Le secteur aurifère a lourdement pesé sur le TSX jeudi, avec son recul d'environ 1,25 pour cent. Le cours du lingot d'or a cédé 10,30 $ US à 1320,60 $ US l'once à la Bourse des matières premières de New York.

Le groupe des technologies a pour sa part effacé 1,2 pour cent. L'action de BlackBerry (TSX:BB) a glissé de 10 cents à 11,29 $ après que le fabricant de téléphones intelligents eut indiqué qu'il vendait son département de recherche et développement à l'allemande Volkswagen Infotainment, une filiale du constructeur automobile du même nom.

Le secteur torontois de l'énergie a retraité de 0,22 pour cent, tandis que le cours du pétrole brut a perdu 42 cents US à 104,06 $ US le baril à New York.

Le groupe des métaux et minerais a affiché la meilleure croissance du TSX jeudi, avec un gain de 3,4 pour cent, tandis que le prix du cuivre prenait 1 cent US à 3,28 $ US la livre à New York.

Le secteur de la finance a aussi connu une bonne séance, avec une progression de 0,33 pour cent.

Le dollar canadien s'est quant à lui apprécié de 0,24 cent US à 93,99 cents US, stimulé par un rapport témoignant d'une diminution du déficit commercial du Canada avec le reste du monde pendant le mois de mai.

- Avec La Presse canadienne