La Bourse Aequitas, un projet de nouveau marché d'actions canadien appuyé par la plus grande banque du pays et plusieurs grandes sociétés financières, prévoit lancer quatre portefeuilles de négociation, dont un qui comprendra un «ralentisseur» et d'importants frais pour décourager les stratégies de courtage à haute vitesse.

Dans un document déposé à la Commission des valeurs mobilières de l'Ontario (CVMO), Aequitas Innovations a indiqué que son portefeuille Neo imposerait des délais aléatoires et des «frais de transactions non économiques» pour décourager le courtage à haute vitesse.

Certains observateurs accusent cette pratique d'occasionner une volatilité artificielle sur les marchés parce qu'elle utilise des ordinateurs pour s'adonner à certains comportements comme le courtage exploratoire, dans lequel de petits ordres sont effectués pour voir où les gros joueurs vont s'engager.

Aequitas fait valoir que les investisseurs traditionnels sont désavantagés par les marchés qui offrent leurs services aux courtiers à haute vitesse afin de générer des revenus.

Selon l'entreprise, la Bourse Neo Aequitas vise à décourager cette stratégie «prédatrice» en privilégiant les interventions ajustées et ciblées, plutôt qu'une approche «une taille unique pour tous».

Aequitas espère que sa proposition de technologie et de structure de marché améliorera la qualité du marché en le rééquilibrant à la faveur des investisseurs à long terme et autres.

Les trois autres portefeuilles se concentreront sur divers aspects du courtage et leurs frais varieront.

«Nous construisons la Bourse de l'avenir en utilisant un nouveau plan audacieux qui offre une approche pleine de bon sens vis-à-vis du courtage et de la levée de capitaux; qui utilise la technologie pour valoriser et libérer plutôt que pour discriminer et tromper; et qui récompense ceux qui investissent en fonction de stratégies saines plutôt que ceux qui exploitent les failles structurelles», a déclaré le président et chef de la direction d'Aequitas Innovations, Joe Schmitt.

Aequitas a été mise sur pied en juin 2013 par la Banque Royale [[|ticker sym='T.RY'|]], le géant des télécommunications BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]], Barclays, le gestionnaire canadien de fonds de retraite Investissements PSP et un certain nombre de maisons de courtage canadiennes et internationales, dans le but d'en faire une concurrente à la Bourse de Toronto et aux autres marchés détenus par le Groupe TMX [[|ticker sym='T.X'|]].

La nouvelle Bourse entend créer un carnet d'ordres «hybride» pour que certains prix offerts ou demandés ne soient pas rendus publics, tandis que l'accès aux échanges pourrait être restreint dans certains cas.

Cette méthode irait cependant à l'encontre des règles de la CVMO, qui fait valoir que les marchés doivent être transparents et offrir un juste accès aux opérations. Mais Aequitas se défend en affirmant que sa structure vise à empêcher les «pratiques prédatrices» et non à établir un accès inégal.

La CVMO écoutera les commentaires du public au sujet de la présentation d'Aequitas pendant 60 jours, jusqu'au 26 août. La nouvelle Bourse pourrait être opérationnelle dès la fin 2014 si elle obtient toutes les approbations réglementaires requises.