Le grand salon mondial du jeu vidéo E3 (Electronic Entertainment Expo), en cours à Los Angeles, est aussi le lieu de gros enjeux financiers. Coup d'oeil boursier sur les trois titans de la section consoles.

Sony distance ses adversaires

Sony [[|ticker sym='SNE'|]] est le fabricant de consoles de jeux vidéo favori de la communauté financière. Le groupe japonais a bien besoin d'un produit phare depuis l'abandon du Walkman jaune et le déclin de son image de marque au rayon des téléviseurs. Il a clairement pris l'avantage dans la guerre des consoles avec 8 millions de PlayStation 4 vendues depuis sa sortie en novembre 2013. Le groupe peut aussi compter sur la sortie prochaine de la PlayStation TV, une plateforme multimédia qui se branche sur la télévision, pour renforcer sa domination au salon. L'entreprise vient de renouer avec la rentabilité après quatre exercices de lourds déficits.

Le titre est recommandé par 11 des 24 analystes qui s'y intéressent. L'action, qui vaut presque 10 fois moins qu'au début du siècle, demeure toutefois en retrait et ne rapporte plus que 1,5% en dividende.

Microsoft se défend

Microsoft [[|ticker sym='MSFT'|]] est en guerre sur plusieurs fronts: logiciels, tablettes, téléphones intelligents et consoles de jeux. Ce dernier marché lui échappe au profit de Sony, avec seulement 5 millions de Xbox One écoulées depuis sa mise en marché à peu près au même moment que la PlayStation 4. Pour rattraper son retard et reconquérir le coeur des joueurs, le groupe américain éminemment rentable a baissé le prix de sa console et il n'inclut plus dans la boîte l'accessoire Kinect permettant la reconnaissance des mouvements. L'entreprise, 20 fois plus grosse que Sony et Nintendo en Bourse, garde la confiance de Wall Street avec 16 recommandations d'achat, 24 de conserver et 4 de vendre. Y compris le dividende de 2,7%, le titre a rapporté près de 19% depuis un an en Bourse.

Nintendo, le grand perdant

Nintendo [[|ticker sym='NTDOY'|]] semble un peu hors course dans le monde des consoles comme en Bourse. Les ventes de la nouvelle Wii U sont décevantes, à seulement 2,7 millions d'exemplaires écoulés au cours des 12 derniers mois, contre 9 millions prévus. Combiné à un yen fort, cela a entraîné de lourdes pertes pour le troisième grand fabricant de consoles, malgré les bons résultats de sa console portable 3DS, qui reste leader de ce marché. L'entreprise d'Osaka compte sur le lancement de la version Wii U du jeu de course à succès Mario Kart ainsi que sur la mise en vente d'ensembles comprenant le jeu et la console pour relancer les ventes et rétablir sa rentabilité en 2014 après trois années d'exploitation déficitaire. En Bourse, le titre vaut trois fois moins qu'il y a quatre ans tandis que le Nikkei s'est apprécié de plus de 50%. C'est le moins populaire du groupe dans la communauté financière avec trois recommandations d'achat seulement contre huit suggestions de vente et dix «conserver». Le dividende a été sabré de moitié ces cinq dernières années et rapporte maintenant moins de 1%.

Voir la suite de notre dossier sur le salon E3 sur La Presse+