Le gendarme des marchés boursiers aux États-Unis, la SEC, prépare de nouvelles règles pour un marché «désormais dominé par les algorithmes», a indiqué sa présidente jeudi.

Parmi les propositions présentées par Mary Jo White lors d'un discours à New York figure un renforcement de la surveillance du courtage à haute fréquence, pratique qui permet à des ordinateurs d'échanger des actions à très grande vitesse et qui a récemment fait l'objet de polémiques.

Mme White voudrait notamment que tous les opérateurs recourant à cette méthode pour leur propre compte soient soumis aux règles de la SEC.

Elle a également demandé à ses équipes de préparer une mesure visant à limiter les risques de perturbations du marché par les opérateurs mettant en oeuvre des stratégies de très court terme.

La patronne de la SEC voudrait aussi exiger plus de transparence de la part de certains acteurs du marché sur les ordres qu'ils passent, en particulier les «dark pools», places de marchés internes où les transactions s'effectuent de gré à gré.

«Et même si avoir accès à plus d'informations sera un outil important pour les investisseurs, nous devons aussi continuer à examiner si le volume des échanges effectués par ces dark pools n'approche pas un niveau qui risque de sérieusement déstabiliser le processus de détermination des prix sur les places ouvertes», a-t-elle ajouté.

Une commission spéciale sera créée pour évaluer l'ensemble des nouvelles propositions de la SEC, critiquée pour sa passivité au moment de la crise financière et face à la multiplication des incidents techniques sur les places boursières.

«La technologie peut et a grandement contribué à augmenter l'efficacité de nos marchés mais elle peut aussi très facilement causer de graves problèmes», a déclaré Mme White, en insistant sur le fait que le marché n'était actuellement «pas détraqué, et encore moins manipulé».

Le krach éclair de Wall Street en mai 2010, les ratés le jour de l'introduction en Bourse de Facebook en mai 2012 ou l'interruption de toute activité pendant plus de trois heures sur le Nasdaq en août 2013 ont ainsi tous été imputés à des problèmes technologiques.