Warren Buffett, dit l'Oracle pour la prescience dont il fait preuve en matière d'investissement, a son opinion sur tout. Loin d'être sibyllins, ses propos concis et non dénués d'humour sont une bible pour nombre d'investisseurs et de gestionnaires de portefeuille.

Voici quelques citations du vieux sage entendues durant le week-end alors que le président du fonds d'investissement Berkshire Hathaway [[|ticker sym='BRK.A'|]] retrouvait plus de 38 000 actionnaires venus de plus de 200 pays sur ses terres d'Omaha, au Nebraska.

À propos de Coca-Cola

«Faire du tapage serait revenu à cracher dans la soupe, ce qui conduit inévitablement à aller manger à la cuisine.»

Warren Buffett a expliqué en ces termes colorés le fait qu'il ne se soit pas opposé à la proposition de Coca-Cola d'accorder un paquet d'actions de près de 17 milliards US aux 6400 principaux dirigeants du groupe. Berkshire Hathaway est l'un des principaux actionnaires du fabricant de boissons gazeuses avec plus de 9% du capital. Le milliardaire avait qualifié publiquement d'«excessif» le plan de rémunération, mais son délégué au conseil d'administration s'est abstenu de voter.

À propos de Bank of America

«Cette erreur qu'ils ont commise ne me tracasse pas. Cela ne change pas d'un iota mon appréciation sur la gestion des risques chez Bank of America.»

Warren Buffett s'est montré magnanime envers la banque américaine qui vient de révéler une erreur comptable qui l'a obligée à annuler son plan de rachats d'actions et le versement de son dividende annuel. Le conglomérat Berkshire Hathaway y a investi 5 milliards en 2011.

À propos de 3G Capital

«Ils sont très intelligents, très concentrés, très déterminés et jamais satisfaits.»

Warren Buffett n'avait que des compliments à formuler concernant le fonds d'investissement 3G Capital, avec qui il a racheté le fabricant de ketchup Heinz pour 23 milliards l'an dernier. Il ne s'est aucunement ému des 2000 postes supprimés et des 3 usines fermées par 3G Capital. Le milliardaire s'est même dit prêt à réaliser de nouveaux investissements avec le fonds brésilien.

À propos de sa performance en 2013

«Nous surperformerons, quel que soit le cycle, mais il n'y a pas de garantie absolue.»

Buffett a reconnu qu'il avait manqué l'an dernier pour la première fois de son histoire son objectif consistant à croître plus vite que l'indice S&P 500 sur une période de 5 ans. Il a expliqué que le fonds Berkshire est conçu pour faire mieux que les marchés en cas de crise, mais pas forcément en cas de «boom» des indices (le S&P 500 a bondi de 30% en 2013).

À propos de ses prochains investissements

«Nous sommes passés à la phase 2.»

Connu pour ses prises de participation à bas prix dans des compagnies bien établies, Warren Buffett cherche maintenant à acheter à un prix raisonnable de grosses entreprises, bien gérées, pour les aider à croître à long terme. «C'est une autre façon de construire de la valeur», de dire l'investisseur très écouté à Wall Street.

À propos de son fils

«Un président non exécutif n'est pas là pour fixer les rémunérations, il est là pour faciliter un changement, si le conseil décide qu'on a besoin d'un changement.»

Le gestionnaire de 83 ans atteint d'un cancer de la prostate considère que son fils, Howard, est le «type parfait» pour occuper le poste de président non exécutif de Berkshire Hathaway afin de préserver la culture et les valeurs de la société qu'il a créée il y a 50 ans.

À propos de sa succession

«Charlie a passé le cap des 90 ans. Sa façon de faire face à l'âge mûr m'encourage beaucoup.»

Si le nom du successeur de Warren Buffett à la tête de Berkshire Hathaway reste un secret bien gardé depuis plusieurs années, la quatrième fortune mondiale a vanté les mérites du tandem qu'il forme avec le vice-président Charles Munger, 90 ans. Sans manquer l'occasion de le taquiner, évidemment.