Wall Street a une nouvelle fois succombé vendredi à la déroute de son indice Nasdaq, plombé par une crise de confiance des investisseurs sur sa valorisation: il a décroché de 1,34%, le Dow Jones chutant de 0,89% dans son sillage.

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Les marchés à la fermeture:

TSX 14 257,69 / -50,31 (-0,35%)

Dow Jones 16 026,75 / -135,63 (-0,84%)

S&P 500 1 815,69 / -17,39 (-0,95%)

NASDAQ 3999,73 / -54,37 (-1,34%)

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Selon les résultats définitifs à la clôture, le Nasdaq a plongé de 54,37 points, et a clôturé sous le seuil des 4000 points pour la première fois depuis le 3 février, à 3999,73 points. Le Dow Jones a lâché 143,47 points, à 16 026,75 dollars, tombant à son niveau le plus bas depuis le 12 février.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 s'est affaissé de 0,95%, soit 17,39 points, à 1815,69 dollars, un niveau pas vu en clôture depuis le 10 février.

Malgré une brève incursion en territoire positif en cours de séance, le Nasdaq, n'est pas parvenu à inverser la tendance et s'est laissé emporté vers une nouvelle chute. Il avait été emporté la veille par un raz de marée qui lui avait ôté 3,10% de sa valeur.

«C'est ce qui arrive quand les investisseurs se laissent emporter, comme ils l'ont fait avec le secteur des biotechnologies, des réseaux sociaux et certains sous-secteurs technologiques», a commenté Alain Skrainka, de Cornerstone Wealth Management.

Ces domaines ont connu depuis 2013 des «trajectoires paraboliques, semblables à ceux que l'on a observés lors de précédentes bulles», a-t-il ajouté.

Très prisées des investisseurs en temps de liquidités exceptionnellement abondantes comme en 2013, des titres technologiques phares tels que Facebook, Netflix, Tesla ou Amazon, ont été cette année les premiers à souffrir d'inquiétudes sur un resserrement des taux et du crédit sur les marchés financiers, et sur la croissance mondiale.

Le nouveau plongeon du Nasdaq après une semaine éprouvante laissait certains investisseurs perplexes.

«De deux choses l'une: ou c'est la routine, avec une petite angoisse liée à la valorisation de certains noms du Nasdaq, et une déception dans le secteur bancaire», après les mauvais résultats de JPMorgan Chase, a noté Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management, gérant de fortune qui travaille sur le marché des actions américain depuis plus de 30 ans.

Ou bien «c'est beaucoup plus grave que cela» et c'est le début d'une réelle correction du marché «après les gains insensés de l'année dernière», a-t-il souligné. Le Nasdaq s'était notamment apprécié de 38,3% sur l'année (contre 29,6% pour le S&P 500).

Quoi qu'il en soit, pour M. Blicksilver, «les investisseurs ont la trouille» et redoutent le scénario d'une explosion de la bulle internet comme au printemps 2000, «même si la survalorisation du marché n'était (à l'époque) pas du tout au niveau actuel», a-t-il souligné.

Le marché obligataire, prisé des investisseurs en temps d'incertitude, a comme la veille, affiché une progression. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans reculait à 2,619% contre 2,628% jeudi soir, et celui à 30 ans à 3,477% contre 3,503% à la précédente clôture.