Wall Street a nettement reculé mercredi, rattrapée en cours de séance par la crainte d'une escalade des tensions en Ukraine et la faiblesse de certaines valeurs technologiques.

La Bourse de Toronto a clôturé de son côté sur une baisse de plus de 100 points, les investisseurs ayant semblé en manque de repères malgré l'apaisement des tensions en Ukraine et les signes prudents de reprise dans le secteur manufacturier américain.

Le dollar canadien s'est pour sa part apprécié de 0,61 cent US à 90,22 cents US.

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Les marchés à la clôture :





TSX 14 184,10 / -115,39 (-0,81%)

Dow Jones 16 268,99 / -98,89 (-0,60%)

S&P 500 1 852,56 / -13,06 (-0,70%)

NASDAQ 4 173,58 / -60,69 (-1,43%)

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Après avoir commencé la séance dans le vert, «les indices ont visiblement renversé totalement la tendance après une intervention de Barack Obama suggérant qu'il pourrait être plus sévère dans les sanctions contre la Russie», a observé Peter Cardillo de Rockwell Global Capital.

Dans un discours prononcé d'un ton ferme depuis Bruxelles, le président américain a en effet rejeté les arguments du Kremlin dans la crise ukrainienne et a réaffirmé que «l'isolement» de la Russie deviendra «plus profond» si Moscou «maintient le cap actuel».

«Ces commentaires ont freiné l'élan du marché» qui a fait preuve pendant la séance d'une grande volatilité à en croire le bond de plus de 8% de l'indice VIX mesurant la nervosité des opérateurs, a souligné Peter Cardillo.

«Les investisseurs voudraient bien faire grimper les indices mais on reste coincé dans une fourchette limitée» depuis plusieurs jours, a-t-il remarqué. «À moins d'un élément suffisamment marquant pour repartir en marche avant, on est exposé à ce type de volatilité.»

Pour Michael James de Wedbush Securities, les courtiers font aussi de plus en plus preuve de prudence face à certaines valeurs phares de Wall Street. «Les actions à forte croissance connaissent depuis une semaine un gros coup de mou», a-t-il souligné.

Les débuts difficiles sur le New York Stock Exchange de King Digital Entertainment, l'éditeur britannique du populaire jeu vidéo Candy Crush, qui a chuté de 15,59% (à 19,00 dollars) pour son premier jour de cotation, ou le recul de 6,94% à 60,38 dollars de Facebook en sont l'illustration selon lui.

Le réseau social a annoncé mardi l'achat d'Oculus VR, un spécialiste de la réalité virtuelle utilisée entre autres pour des jeux vidéo, pour 2 milliards de dollars environ, un pari considéré risqué par certains observateurs.

Le concurrent américain de King, Zynga, a lâché dans son sillage 4,13% à 4,64 dollars.

Les investisseurs ont par ailleurs accueilli avec précaution le rapport mensuel sur les commandes de biens durables aux États-Unis.

Dans leur ensemble, elles ont augmenté en février de 2,2% par rapport à janvier.

Mais ce chiffre est «trompeur», selon Christopher Low de FTN Financial. «Certes à première vue le rapport est positif mais si on observe de plus près, on s'aperçoit que toute la progression vient du secteur des transports» sans lequel les commandes de biens durables n'augmentent que de 0,2%.

Parmi les autres valeurs du jour, le groupe de presse News Corp a reculé de 1,90% à 17,03 dollars et le groupe audiovisuel 21st Century Fox de 1,35% à 32,07 dollars. Le magnat Rupert Murdoch a annoncé la nomination de son fils Lachlan à la vice-présidence de ces deux sociétés composant son empire médiatique. Son autre fils, James, devient co-directeur opérationnel de 21st Century Fox.

Le distributeur américain de boissons alcoolisées Constellation Brands a lâché 0,18% à 82,28 dollars, après avoir conclu un «partenariat stratégique de long terme» avec le groupe chinois VATS Liquor visant à l'aider à diffuser en Chine son vin Robert Mondavi.

Le marché obligataire a terminé en hausse. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a reculé à 2,701% contre 2,735% mardi soir, et celui à 30 ans à 3,551% contre 3,579% à la précédente clôture.