Wall Street a terminé nettement dans le vert mardi, misant sur un apaisement des tensions autour de l'Ukraine et accueillant positivement des données correctes sur l'économie américaine.

La Bourse de Toronto a clôturé en forte hausse elle aussi, le niveau d'anxiété lié à la crise en Crimée s'étant amoindri après que le président russe Vladimir Poutine eut affirmé que son pays n'entendait pas annexer d'autres régions de l'Ukraine.

Le dollar canadien s'est pour sa part déprécié de 0,68 cent US à 89,79 cents US après que le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, eut indiqué que la lente croissance économique était peut-être la nouvelle norme pour le Canada et le reste du monde, ce qui voudrait dire que les taux d'intérêt pourraient rester à leur très faible niveau plus longtemps que prévu.

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Les marchés à la clôture :

TSX 14 368,92 / 137,03 (0,96%)

Dow Jones 16 336,19 / 88,97 (0,55%)

S&P 500 1 872,25 / 13,42 (0,72%)

NASDAQ 4 333,31 / 53,36 (1,25%)

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Sans savoir si c'est vraiment justifié, «le marché est beaucoup moins nerveux concernant ce qui se passe en Ukraine», a observé Peter Cardillo de Rockwell Global Capital.

Tout en signant un traité sur le rattachement de la Crimée à la Russie, condamné par les Occidentaux qui le considèrent comme contraire au droit international, le président russe a assuré que Moscou ne cherchait pas à intégrer à la Russie d'autres régions d'Ukraine, un signe accueilli avec soulagement par les investisseurs.

Les courtiers ont salué «non pas tant la désescalade des tensions en Ukraine mais le fait qu'il n'y a pas encore eu d'escalade des tensions pouvant menacer la croissance économique mondiale», a estimé pour sa part Patrick O'Hare de Briefing.com.

Même si les grands pays occidentaux ont menacé mardi de renforcer l'isolement de Moscou, les sanctions imposées jusqu'à présent par l'Union européenne et les États-Unis sont de fait restées plutôt symboliques et ne concernent qu'un nombre limité de hauts responsables russes et ukrainiens pro-russes. «C'est comme une petite tape sur la main», a commenté Patrick O'Hare.

Apaisés sur le front géopolitique, les investisseurs se sont tournés vers les indicateurs du jour publiés aux États-Unis.

Les mises en chantier de logements aux États-Unis ont certes reculé en février pour le troisième mois consécutif. Mais le nombre de permis de construire accordés par les autorités, indicateur des constructions à venir, est en revanche reparti en forte hausse après trois mois de baisse. «C'est cet indicateur que les investisseurs ont retenu, et salué», selon Alan Skrainka de Cornerstone Wealth Management.

Sur la même période, les prix à la consommation aux États-Unis ont augmenté plus modestement que prévu, de 0,1%.

Les courtiers de Wall Street attendent désormais la diffusion mercredi du communiqué marquant la fin d'une réunion de deux jours du Comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed).

Microsoft bondit 

Sur le front des valeurs, Microsoft a enregistré la plus forte hausse du Dow Jones en bondissant de 3,94% à 39,55 dollars. Selon des informations de presse, l'entreprise prépare une version de son logiciel d'exploitation Office pour la tablette iPad d'Apple.

Le loueur de voitures Hertz a cédé 0,51% à 27,08 dollars. Le groupe a indiqué qu'il allait mettre en Bourse ses activités de location de matériel, dont il espère tirer 2,5 milliards de dollars. Il a aussi fait part d'un bénéfice trimestriel et de prévisions inférieurs aux attentes.

Le géant de l'internet Google a gagné 1,61% à 1211,26 dollars. La société, propriétaire de YouTube, a conclu un accord avec le groupe de médias Viacom (-0,01% à 88,41 dollars) mettant fin à un litige qui les opposait au sujet de bénéfices indus sur des vidéos piratées.

GM, qui a annoncé la création d'un poste de responsable de la sécurité des véhicules pour essayer d'éteindre l'incendie allumé par le rappel de millions de voitures en Amérique du Nord en à peine en un mois et demi, s'est apprécié de 1,56% à 35,17 dollars.

Le vendeur de jeux vidéos GameStop a perdu 3,42% à 38,39 dollars après la présentation par le géant de la distribution Wal-Mart (+0,12% à 74,77 dollars) d'un programme d'échange de jeux vidéos usagés contre des bons d'achat.

Le marché obligataire a légèrement progressé. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a reculé à 2,681% contre 2,690% lundi soir et celui à 30 ans à 3,627% contre 3,630% à la précédente clôture.