Les investisseurs ont semblé démontrer hier qu'ils croient un peu plus au redressement en cours chez 5N Plus (T.VNP). L'action du producteur montréalais de métaux et de produits chimiques spéciaux s'est appréciée de plus de 20% durant la séance dans un volume de transactions exceptionnellement élevé.

Le titre a fini la journée à 3,71$, en hausse de 66 cents. Mais le titre reste encore sous-évalué, selon le PDG, Jacques L'Écuyer.

Ce dernier rappelle que le titre valait 3$ lors de l'inscription en Bourse en 2007 et qu'il a grimpé à 13$ avant de descendre à 1,50$. «En 2011, nous avons réalisé une émission d'actions de 125 millions de dollars au prix de 9,20$. Je pense que ça correspondait à la valeur de l'entreprise il y a à peine trois ans. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas revenir à ce niveau-là.»

La forte réaction des marchés semble notamment s'expliquer par les bons résultats enregistrés au cours des mois d'octobre, de novembre et de décembre, mais aussi par la réduction du niveau d'endettement, un carnet de commandes en hausse et des perspectives encourageantes.

L'amélioration de la flexibilité financière devrait faciliter une expansion dans de nouveaux marchés.

Une première à souligner: 5N Plus vient de publier des résultats trimestriels pour la deuxième fois de suite sans inscrire de charge de radiation au niveau de ses stocks, ce qui représentait un certain problème au cours des dernières années.

Les revenus du trimestre ont surpassé les prévisions des analystes alors que le bénéfice d'exploitation a répondu aux attentes.

L'entreprise a traversé plusieurs tempêtes depuis l'acquisition de MCP il y a trois ans, notamment un changement structurel majeur dans le secteur solaire et une baisse de prix de toutes les matières premières avec lesquelles l'entreprise travaille.

Jacques L'Écuyer estime que la croissance future proviendra de trois axes principaux.

«L'environnement est beaucoup plus favorable aujourd'hui et la demande, notamment au niveau du bismuth et des produits solaires, pourrait s'avérer intéressante.» Le deuxième volet, dit-il, est la technologie liée à l'acquisition d'AM&M qui positionne 5N Plus dans les poudres métalliques (marché lié aux imprimantes en 3D). Finalement, le PDG souligne l'apport du partenariat avec la société minière Masan Ressources, au Viêtnam, qui devrait permettre un approvisionnement à meilleur coût.

L'analyste Rupert Merer, de la Banque Nationale, affirme que les prix des produits sont effectivement soutenus par la reprise de la demande, mais aussi par les achats spéculatifs sur la plateforme Fanya, la Bourse chinoise des métaux. Il prévient que les résultats pourraient demeurer volatils, mais pense aussi que 5N Plus est maintenant en mesure de mieux gérer les fluctuations du prix des produits.

Nouveau chef des finances

5N Plus a par ailleurs indiqué mercredi qu'un nouveau chef de la direction financière a été recruté chez ArcelorMittal. Richard Perron se joindra officiellement à 5N Plus dans trois semaines.

Il remplacera David Langlois qui n'a pas participé à l'appel-conférence organisé mercredi avec les analystes. C'est le trésorier Stéphane Piotte qui a révisé les états financiers avec les analystes mercredi.

Le pdg explique que David Langlois travaillait chez 5N Plus depuis 2009 et que l'entreprise a une taille différente aujourd'hui. «Nous cherchions quelqu'un qui allait nous aider à passer à la prochaine étape. Nous avions besoin d'un nouveau leadership au niveau financier», explique Jacques L'Ecuyer.

En faisant le saut chez 5N Plus, Richard Perron quitte son poste de chef de la direction financière et de la stratégie d'une des principales unités d'affaires d'ArcelorMittal.