Twitter (TWTR) va diffuser mercredi ses résultats pour la première fois depuis son introduction en bourse début novembre, un test capital pour le réseau social américain.

L'action Twitter a connu un démarrage tonitruant depuis le début de sa cotation, passant de 26 dollars, son prix d'entrée en bourse, à plus de 66 dollars en moins de trois mois.

Mais les courtiers attendent Twitter, créé en 2006, au tournant: pour conserver son élan, le réseau social va en effet devoir prouver qu'il peut continuer à grandir et devenir bénéficiaire.

Twitter n'a encore jamais dégagé de bénéfices. Évaluer sa valeur réelle est dès lors très aléatoire et les experts ne sont pas tous d'accord sur la solidité de l'entreprise.

Pour la diffusion de ses premiers résultats depuis son entrée en bourse, Wall Street va ainsi surveiller de près les revenus publicitaires de Twitter, son nombre d'abonnés ainsi que d'autres indicateurs mesurant l'utilisation qui est faite de cette plateforme par les «twittos».

«Nous sommes toujours optimistes sur la capacité de Twitter à devenir une des plateformes leaders sur le Web, aux côtés de Google, Amazon ou Facebook», a écrit Mark Mahaney, un analyste de RBC Capital Markets dans une note à ses clients.

«Twitter a connu une croissance solide dans des domaines clés et nous pensons que cet élan va continuer avec le développement de sa plateforme publicitaire. Nous restons enthousiastes sur les possibilités à long terme de cette société», a-t-il ajouté.

À l'inverse, d'autres analystes chez Cantor Fitzgerald recommandent de «vendre» les actions Twitter, estimant que sa valorisation est «excessive», et voyant «plus de négatif que de positif à court terme».

Deux des analystes de Cantor Fitzgerald pensent donc que même avec des gains importants en publicité, un nombre d'utilisateurs et des revenus en hausse, ces résultats ne se reflèteront pas sur les marchés.

232 millions d'utilisateurs

Ces experts restent cependant optimistes sur les perspectives à long terme de l'entreprise.

Scott Devitt, qui travaille lui pour Morgan Stanley, classe Twitter comme «en dessous de ses capacités» et estime que les investisseurs vont devoir surveiller attentivement les plans de l'équipe dirigeante.

«Nous attendons que les dirigeants nous donnent des indications sur la croissance du nombre d'utilisateurs et la manière dont les abonnés se servent de Twitter. On attend aussi qu'ils nous précisent quels développements ils envisagent pour leurs nouveaux produits, qui pourraient leur apporter de nouveaux revenus», a déclaré M. Devitt.

Pour ce dernier, Twitter doit s'attaquer aux problèmes qu'il rencontre, notamment concernant la publicité sur téléphones portables. Il voudrait aussi savoir «comment Twitter prévoit d'augmenter sa base d'utilisateurs et de devenir un acteur majeur du web».

Twitter est rapidement devenu un des réseaux sociaux les plus populaires mais doit convaincre les investisseurs de sa viabilité, ayant perdu plus de 440 millions de dollars depuis 2010.

L'entreprise avec 232 millions d'utilisateurs et un chiffre en augmentation constante devrait normalement parvenir à engranger des profits en diffusant des tweets publicitaires.

La firme spécialisée eMarketer estime ainsi que Twitter devrait enregistrer 582,8 millions de dollars de revenus pour 2013, et près d'un milliard de dollars en 2014.

«Mais si Twitter révèle mercredi qu'il n'a pas atteint les objectifs attendus, l'équipe dirigeante aura beaucoup de choses à nous expliquer», a conclu un autre analyste, Paul Austick, de 24/7 Wall Street.