La Bourse de New York a succombé à un vent de pessimisme vendredi, les grands indices boursiers chutant de quelque 2% malgré une dernière salve globalement positive de résultats d'entreprises.

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Les marchés à la clôture :

TSX 13 717,79 / -215,18 (-1,54%)

Dow Jones 15 879,11 / -318,24 (-1,96%)

S&P 500 1 790,29 / -38,17 (-2,09%)

NASDAQ 4 128,17 / -90,70 (-2,15%)

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Dans le rouge dès l'ouverture, les indices boursiers américains se sont enfoncés en territoire négatif au fil de la séance, dans un marché largement pris en main par les vendeurs.

Très forte hausse de la volatilité

La volatilité, mesurée par l'indice VIX dit «indice de la peur», a décollé de 29,85% au cours des échanges après un début de séance relativement calme.

«Il est difficile de dire ce qu'il se passe réellement, mais clairement les investisseurs ne sont pas contents et ils se sont servis des nouvelles des derniers jours pour vendre après un début d'année décevant sur le marché d'actions», a commenté Dan Greenhaus, de BTIG.

Comme pour le reste des bourses mondiales, la nouvelle de la contraction de la production manufacturière chinoise en janvier pour la première fois depuis six mois et le décrochage des devises de pays émergents comme en Argentine et en Turquie ont contribué à la mauvaise humeur des courtiers.

A Wall Street, de nombreux investisseurs pointaient également du doigt la nécessité d'une «correction technique», estimant que les indices boursiers étaient nettement surévalués après une année de records en 2013, de «10% à 20%, selon certains», a noté Jack Ablin, de BMO Private Bank. «Mais il ne s'agit en aucune sorte d'un début de crise», selon lui.

En effet, le S&P 500, qui rassemble 500 grandes entreprises cotées aux États-Unis, «n'est est jamais qu'à 3% en deçà de son dernier record du 15 janvier, ce qui est beaucoup, sans être catastrophique», a estimé M. Greenhaus.

«Est-ce la crainte d'une crise du marché des changes (après un effondrement du peso argentin notamment jeudi)? La déception de perspectives moins bonnes que prévu des entreprises américaines? De craintes liées au ralentissement du soutien de la Fed (Réserve fédérale américaine) à l'économie?», s'est interrogé Patrick O'Hare, du site d'information financière Briefing.com. Une chose est certaine, selon lui, sur les marchés financiers, «on tend à vendre d'abord et à poser des questions après».

Les résultats d'entreprises étaient pourtant globalement positifs vendredi, ont noté les experts de Charles Schwab, citant les bénéfices supérieurs aux attentes de Microsoft et de Starbucks notamment, mais ils ont été ignorés.

Le groupe informatique, qui a fait part d'un chiffre d'affaires meilleur qu'attendu au cours d'un trimestre marqué par la sortie de la console de jeux vidéo Xbox One, est monté de 2,08% à 36,81 dollars.

Le marché a préféré voir le verre à moitié plein pour le groupe de produits de grande consommation Procter & Gamble malgré des ventes un peu décevantes (+1,20% à 79,18 dollars), comme pour Starbucks (+2,17% à 74,98 dollars), en dépit d'un chiffre d'affaires légèrement en deçà des attentes.

Chute de l'indice des transports

Xerox, le fabricant de photocopieurs, a chuté de son côté de 4,42% à 11,24 dollars. La société, toujours en restructuration, a vu son bénéfice net diminuer l'an dernier et ses ventes ont déçu.

Le laboratoire pharmaceutique Bristol-Myers Squibb s'est replié quant à lui de 5,58% à 50,94 dollars.

Le géant Apple a fêté sans fanfare les trente ans du lancement de son ordinateur Macintosh, se repliant de 1,82% à 546,07 dollars.

Pesant lourdement sur le marché, l'indice des Transports du Dow Jones, qui rassemble 20 groupes du secteur, a glissé de 4,11%, les opérateurs redoutant une plus grande vulnérabilité de ces entreprises en cas d'essoufflement des pays émergents.

Le marché obligataire a encore progressé. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a reculé à 2,735% contre 2,773% jeudi soir et celui à 30 ans à 3,651% contre 3,681% à la précédente clôture.