Pendant qu'à New York, le Dow Jones des industrielles se mesure au sommet historique des 16 000 points, la cible est plus élevée encore dans les autres grandes capitales financières. Coup d'oeil sur la conquête des sommets boursiers. (Entre parenthèses, le gain boursier depuis un an et le multiple des bénéfices courants.)

Toronto (+ 12%, 18 x)

À tout près de 13 500 points, l'indice S&P/TSX du marché canadien a atteint vendredi son plus haut niveau en deux ans dans la foulée d'un net rattrapage avec le regain d'intérêt des investisseurs étrangers pour les grandes valeurs canadiennes ces derniers mois. Lesté par les titres de ressources, il demeure cependant bien loin de son sommet historique de plus de 15 000 points établi en juin 2008 avant qu'éclate la crise financière américaine.

Pékin (+ 12%, 9 x)

En forte poussée depuis six semaines, l'indice Hang Seng des entreprises chinoises a bondi de 6% en début de semaine avec la volonté de réforme économique affichée par Pékin. L'indicateur chinois doit néanmoins encore progresser de près de 50% pour retrouver son record absolu de septembre 2007. Jun Ma, chef économiste à la Deutsche Bank, prévoit un gain de 20-25% dans les 12 prochains mois, ce qui pourrait tout de même ramener le Hang Seng à son sommet transitoire de novembre 2010.

Tokyo (+ 64%, 22 x)

Le Nikkei suit une courbe ascendante prononcée qui fait craindre une nouvelle bulle. L'indice incontournable de la Bourse de Tokyo a pris 7%, dans la dernière semaine seulement, jusqu'à toucher son plus haut niveau en six mois. Le gonflement de la bulle, relancé par la perspective d'injections monétaires illimitées et pour une durée indéterminée aussi bien au Japon qu'aux États-Unis, rapproche le Nikkei de son niveau de 2007, mais il lui faudrait plus que doubler pour renouer avec les records des années 80.

Londres (+ 16%, 17 x)

Les marchés européens poursuivent leur plus longue reprise en 15 mois. L'indice FTSE 100, que l'on appelle familièrement le «footsie», a presque doublé de valeur depuis cinq ans même si l'économie britannique n'est pas particulièrement robuste. Le secteur financier a grandement contribué à la bonne performance générale du marché. Un gain additionnel de 4% du FTSE suffirait à retrouver les niveaux records de la fin de 1999, mais la City redoute que la Banque d'Angleterre réduise son soutien à la croissance économique. En Allemagne, l'indice DAX évolue déjà à son zénith.

Sydney (+ 22%, 22 x)

La Bourse de Sydney, elle aussi tributaire des prix des ressources naturelles, calque celle de Toronto, mais avec davantage de conviction, depuis un an. Le mois d'octobre a été particulièrement lucratif, là aussi à la faveur de la surenchère sur le fromager Warrnambool convoité par Saputo. Les nombreux appels publics à l'épargne dénotent aussi un marché effervescent. L'indice S&P/ASX des 200 principales valeurs a gagné près de 50% depuis cinq ans, mais doit encore arracher près de 25% pour retrouver le sommet de 2007.