Le géant de l'internet Google est entré dans le club très, très sélect des titres cotant plus de 1000$US pièce, hier, au lendemain de résultats trimestriels supérieurs aux attentes du marché. À 1011$ en clôture, en hausse de 123$, ou près de 14%, par rapport à la veille, la firme de Mountain View, en Californie, pèse maintenant 338 milliards en Bourse.

Presque tous les analystes qui ont mis à jour leur pronostic sur le titre, hier matin, ont profité de l'occasion pour rehausser leur cible de prix sur 12 mois. Celle-ci passe ainsi de 1004$ à 1070$, en moyenne. On retrouve encore 35 recommandations d'achat contre 13 «maintenir».

Aucun analyste ne prône encore la vente du titre, malgré son cours élevé qui représente maintenant 28 fois les profits courus. Le titre est en hausse de 43% depuis le début de l'année et a plus que décuplé sa valeur depuis son premier appel public à l'épargne, il y a 9 ans.

Réactions des analystes avec, entre parenthèses, leur cible de prix avant et après révision:

Ross Sandler, de la Deutsche Bank (970-1220$)

«Le pire est derrière Google pour ce qui est de la méfiance et en ce qui concerne 2014, nous voyons plusieurs éléments déclencheurs comme l'accélération de la croissance des revenus des campagnes publicitaires multiécrans, la fidélisation facile des réseaux et l'amélioration des marges bénéficiaires pour le nouveau téléphone multifonctions et les nouvelles tablettes Nexus.»

Mark Mahaney, de RBC Marchés des capitaux (1020-1100$)

«Ça fait maintenant 15 trimestres que la croissance interne de Google dépasse 20%: impressionnant pour cette taille. Google est extrêmement bien positionnée pour profiter de la forte croissance de la publicité vidéo avec YouTube. Mark Mahaney note encore que le géant du web, qui affiche une forte croissance au Japon, en Corée du Sud et en Australie, est bien placé pour profiter d'une reprise économique en Europe et dans les marchés émergents.

Douglas Anmuth, de JPMorgan (1015-1100$)

«La solide croissance des "clics" payés est un bon indicateur de la demande avec la transition vers les plateformes mobiles», souligne Douglas Anmuth, qui prévoyait un taux de croissance de 21,5% seulement, alors que leur nombre s'est accru de 26% depuis un an pour Google. Yahoo! , au contraire, a perdu du marché.

Daniel Salmon, de BMO Marchés des capitaux (890-890$)

L'analyste de la BMO attendait encore mieux de la part de Google. C'est pourquoi il maintient sa cible de prix à 890$ pour une «performance de marché". «Mais il fait admettre que ç'a été un titre important à accumuler pour les investisseurs face à toutes les incertitudes dans le reste du paysage technologique pour les grandes capitalisations», concède-t-il.

Michael Graham, de Canaccord Genuity (940-1000$)

«De nombreux investisseurs s'attendant déjà une forte augmentation de l'impact de la stratégie multiécran au quatrième trimestre, et après ce solide ensemble de résultats pour un trimestre qui aurait pu être cahoteux, le titre devrait bien se comporter d'ici la fin de l'année.» Michael Graham souligne notamment l'accélération, de 18% à 22% du deuxième au troisième trimestre, des revenus tirés des sites internet.