En pleine réorganisation pour moins dépendre de ses activités financières, le conglomérat General Electric s'est montré optimiste vendredi, fort d'un carnet de commandes industrielles record et après avoir dépassé les attentes au troisième trimestre.

«Nous prévoyons un très solide quatrième trimestre», s'est réjoui le PDG Jeffrey Immelt lors d'une conférence téléphonique avec les analystes. «On prévoit une croissance organique de 5 % pour le secteur industriel», a-t-il précisé.

Le groupe de Fairfield (Connecticut, nord-est) a enregistré sur les trois mois achevés fin septembre une troisième baisse consécutive de son chiffre d'affaires: -1,45 % à 35,72 milliards de dollars, en dessous des attentes (35,96 milliards).

Mais le chiffre d'affaires des activités industrielles sur lesquelles il a décidé de miser a augmenté de 3 % à 25,81 milliards, tiré par les revenus de la branche aéronautique qui ont bondi de 12 % (5,36 mds) et ceux de l'énergie qui ont progressé de 18 % (4,31 mds).

Ceci se traduit par une amélioration de ses marges opérationnelles de l'ordre de 120 points de base du fait des gains de productivité.

Pendant le trimestre, GE a décroché en Algérie l'un des plus gros contrats de son histoire dans le domaine de l'énergie, d'un montant de 2,7 milliards de dollars.

Signe de la montée en puissance de l'industrie, GE présente un carnet de commandes record à 229 milliards de dollars (+6 milliards comparé au deuxième trimestre), tiré par les États-Unis (+18 %) et l'Europe (+17 %), région qui repart après avoir stagné.

«Nous avons réduit nos coûts structurels industriels d'environ 1 milliard de dollars depuis le début de l'année, et dépasserons ainsi nos prévisions en la matière sur l'ensemble de l'année', a indique M. Immelt.

«Ce sont des résultats relativement ternes», ont commenté les analystes de Zacks Equity Research, qui saluent néanmoins dans une note les mesures prises et la détermination du groupe à réduire ses coûts.

À la Bourse de New York, le titre progressait de 2,71 % à 25,35 dollars lors des premiers échanges.

GE Capital bientôt en Bourse?

Depuis la crise du «subprime», GE a entrepris de réduire la voilure de son bras financier, GE Capital, pour être moins dépendant de ses profits, qui ont longtemps tiré la rentabilité du groupe. Le but est de réorganiser ses bénéfices de manière à ce que 70 % soient générés dans l'industrie et 30 % dans les activités financières. Il s'est aussi désengagé des médias en vendant en février à Comcast ses 49 % dans NBC-Universal.

Dans cette optique, GE pourrait mettre en Bourse dès le début 2014, selon la presse américaine, ses activités américaines de crédit à la consommation, qui ont généré 15,58 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2012.

Sans confirmer ces informations, M. Immelt a annoncé que la direction devrait faire des annonces sur ce point et d'autres concernant GE Capital au terme d'une réunion au sommet prévue aux alentours du 15 novembre.

«GE Capital est plus petite mais plus solide. Elle reverse de l'argent à sa maison mère tout en maintenant sa rentabilité», a-t-il souligné M. Immelt.

Le conglomérat est considéré comme un baromètre de l'économie américaine au vu de la diversité de ses activités, qui vont des ampoules électriques à l'électroménager, en passant par les moteurs d'avion, l'imagerie médicale, les infrastructures pour le secteur de l'énergie et la finance.

Entre juillet, août et septembre, son bénéfice net a baissé de 9 % à 3,18 milliards de dollars. Toutefois, hors éléments exceptionnels (coûts de restructuration notamment), le bénéfice ajusté, mesure regardée par les marchés, est ressorti à 36 cents par action, soit 1 cent de mieux que la moyenne prévue par les analystes.

À la mi-septembre, GE avait prévenu que l'acquisition du motoriste italien Avio, finalisée au cours du trimestre pour 4,3 milliards de dollars, allait se traduire par une charge exceptionnelle de 2 cents par action dans ses comptes trimestriels.

Mais il explique que ce sont ses activités financières, regroupées au sein de GE Capital, lequel représente encore 80 % des actifs du groupe, qui l'ont plombé sur les trois derniers mois.

En effet, si le bénéfice net de GE Capital, qui représente plus de la moitié de ses bénéfices, a progressé de 13 % à 1,89 milliard de dollars, son chiffre d'affaires a décroché de 5 % à 10,67 milliards en raison d'un taux de change négatif évalué à 132 millions de dollars.