Wall Street a achevé une nouvelle séance dans le rouge mardi, les investisseurs étant refroidis par le refus persistant des élus de Washington de négocier un budget pour l'État américain. La Bourse de Toronto a elle aussi clôturé en baisse, l'inquiétude économique associée à l'impasse budgétaire aux États-Unis ayant eu le dessus sur la plupart des secteurs du parquet torontois.

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Les marchés à la clôture:



TSX 12 692,41 / -95,84 (-0,75%)

Dow Jones 14 776,53 / -159,71 (-1,07%)

S&P 500 1 655,45 / -20,67 (-1,23%)

NASDAQ 3 694,83 / -75,55 (-2,00%)

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«Vu que tout ce qui sort de Washington est de l'hostilité, les marchés réagissent en recherchant de la sécurité et en se prémunissant contre les risques», commente Michael James, de Wedbush Securities.

«C'est un mouvement où les investisseurs à la fois revendent leurs actifs et se retiennent d'en acheter», poursuit l'expert.

Si les actions sont les premières victimes de ce retrait général par rapport au risque, en raison de leur volatilité, les investisseurs se sont aussi montrés très réticents à acheter des obligations à court terme, généralement jugées plus sures: les rendements des bons du Trésor à un mois ont grimpé à 0,30% à 15 h 30, contre 0,15% à la fin de la séance lundi, s'acheminant vers leur plus haute clôture depuis novembre 2008.

Lors d'une conférence de presse dans l'après-midi, le président des États-Unis Barack Obama s'est montré sans concession, appelant les républicains du Congrès à voter un budget et un relèvement du plafond de la dette sans tenter d'«extorquer» des compromis sur sa loi sur l'assurance-maladie.

Cette intervention n'a pas permis aux marchés d'entrevoir la fin du tunnel, alors que les services publics sont partiellement fermés depuis une semaine, faute d'avoir voté un budget pour le nouvel exercice fiscal.

«Si les élus ne peuvent pas trouver un accord sur le budget, comment vont-ils faire pour la question beaucoup plus difficile qu'est le relèvement du plafond de la dette?», s'interroge Michael James.

Les marchés ont en effet pour horizon le 17 octobre, date à laquelle les mesures de financement seront épuisées et la première puissance mondiale, si elle n'a pu relever le niveau autorisé de sa dette (16 700 milliards de dollars), pourrait faire défaut.

Cette situation «entretient la volatilité», observent les analystes du cabinet Charles Schwab.

Le groupe d'aluminium Alcoa, qui a publié ses résultats juste après la clôture de Wall Street, a vu son titre baisser de 0,38% à 7,94 dollars.

Celui de la chaîne de grands magasins en difficulté JCPenney s'est apprécié de 0,78% à 7,77 dollars alors que le groupe a annoncé avoir réalisé de meilleures ventes en septembre. «Les mesures prises pour reconnecter avec le coeur de la clientèle ont montré des signes de succès», s'est félicité le groupe dans un communiqué.

Les parts du groupe américain de photocopie Xerox ont fini en baisse (-2,50% à 10,14 dollars) après avoir annoncé mardi que le gendarme boursier américain (SEC) menait une enquête sur certaines pratiques comptables de sa filiale ACS.

Les valeurs technologiques ont aussi pris un coup mardi (Facebook -6,68% à 47,14 dollars, Netflix -4,98% à 302,32 dollars, etc.). Même Apple, malgré une décision de l'administration Obama favorable au groupe informatique de Cupertino, a reculé de 1,40% à 480,94 dollars

Les autorités ont en effet annoncé qu'elles n'opposeraient pas leur veto à une interdiction de vente aux États-Unis de certains smartphones et tablettes de son rival sud-coréen Samsung, décidée dans le cadre d'un conflit de brevets.

Le distributeur en ligne américain Amazon, qui a annoncé un service permettant à ses clients de payer des achats sur des sites tiers, a lui flanché de 2,19% à 303,23 dollars.

Concurrente de ce service, la société de paiements PayPal, filiale d'eBay, a de son côté annoncé le lancement d'un nouveau mode de paiement par code visuel ou code chiffré pour régler des achats à l'aide d'un smartphone. Le titre d'eBay a perdu 2,90% à 52,99 dollars.

Le marché obligataire a fini sans direction. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 2,636% contre 2,634% lundi soir, mais celui à 30 ans a reculé à 3,695% contre 3,702% la veille.

Le dollar canadien s'est pour sa part déprécié de 0,51 cent US à 96,45 cents US après la publication de données sur les mises en chantier au pays, qui ont accéléré le mois dernier. Le déficit commercial canadien s'est pour sa part accru à 1,3 milliard de dollars en août, contre 1,2 milliard en juillet, une situation attribuable à une hausse des importations supérieure à celle des exportations.

Le secteur aurifère a connu la pire séance à Toronto, avec une baisse d'environ 2,6%. Le cours du lingot d'or a glissé de 50 cents US à 1324,60 $ US l'once. L'action de Barrick Gold [[|ticker sym='T.ABX'|]] a effacé 52 cents à 18,28 $, tandis que celle de Goldcorp [[|ticker sym='T.G'|]] a perdu 58 cents à 25,47 $.

- Avec Malcolm Morrison, La Presse Canadienne