Cinq experts tentent de dénicher les prochaines bombes boursières du Québec.

Tous les investisseurs en rêvent et ceux qui n'y ont jamais rêvé vivent dans le déni. Mais tenter de prédire les prochains Dollarama, MTY ou Stella-Jones en Bourse reste un exercice hautement spéculatif. Surtout dans un marché qui vient de connaître plusieurs belles années consécutives. Alors où se trouvent les vedettes de demain?

Il y a six ans, mon collègue Francis Vailles avait demandé à cinq experts de l'aider à déterminer la prochaine bombe boursière du Québec.

Avec le recul, nous avons constaté que 5 des 6 entreprises nommées en 2007 dans le cadre de ce reportage se sont avérées... des bombes! (lire plus bas)

Nous avons donc répété l'expérience. Deux des cinq experts consultés en 2007 sont de retour cette année pour se prêter au jeu. Trois autres se joignent à eux.

Les critères à respecter pour la sélection des titres restent les mêmes: il faut viser un horizon à long terme (5, 10 ou 15 ans), les activités courantes doivent produire des liquidités, la dette ne doit pas être un fardeau, l'entreprise doit évoluer dans un secteur en croissance ou une industrie fragmentée, les patrons doivent être compétents et, idéalement, détenir une participation dans l'entreprise.

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Nos experts avaient misé juste en 2007

Groupe MTY


La valeur de l'action a quadruplé depuis la rédaction du reportage.

Stella-Jones

Le titre de ce spécialiste montréalais du bois traité sous pression a plus que doublé depuis la publication de l'article de LaPresse.

Laboratoires Paladin

L'action de cette entreprise pharmaceutique de Montréal a quintuplé de valeur depuis 2007.

Logibec

Ce concepteur de logiciels pour le réseau des hôpitaux a été privatisé au prix de 26$ par action par OMERS au printemps 2010. Le titre valait 18,50$ à l'hiver 2007.

Atrium

L'action d'Atrium a rebondi de belle façon au cours de la dernière année.

Coventree

La seule entreprise non québécoise suggérée dans le reportage de 2007 a fermé les livres dans la foulée de la crise financière de 2008.

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Les nouvelles recommandations

Tecsys

Symbole: [[|ticker sym='T.TCS'|]]

Secteur: Technologies

Cours boursier: 3,80$

Haut des 52 dernières semaines: 4,24$

Bas des 52 dernières semaines: 2,93$

Cette entreprise montréalaise fournit des logiciels de gestion de la chaîne d'approvisionnement. La société n'a pas de dette et verse un dividende à ses actionnaires.

Le secteur des soins de santé est un vecteur de croissance pour Tecsys. Et en particulier aux États-Unis avec le gouvernement qui tente de réduire les dépenses et d'améliorer l'efficacité des services pour tous les citoyens (Obamacare).

Le PDG est Peter Brereton, et la famille Brereton possède une importante participation en actions. Le frère de Peter, David, est le fondateur. Plusieurs dirigeants de Tecsys comptent plus de 25 ans d'expérience dans le domaine.

«Les Brereton sont dévoués à faire de Tecsys une entreprise beaucoup plus grosse», commente Jeffrey Tory.

Tecsys entre dans une période d'expansion significative et se trouve devant de grands marchés à conquérir, dit-il.

Un seul analyste suit officiellement ses activités. Il s'agit de Steve Li, de l'Industrielle-Alliance, et sa recommandation est d'acheter le titre. Il a placé sa cible sur 1 an à 4,75$.

ErgoRecherche

Symbole: [[|ticker sym='T.ERG'|]]

Secteur: Santé

Cours boursier: 0,58$

Haut des 52 dernières semaines: 0,80$

Bas des 52 dernières semaines: 0,33$

Cette petite entreprise de Laval est inscrite à la Bourse de croissance TSX. Elle échappe encore au radar de beaucoup d'analystes et d'investisseurs. Sa valeur boursière est inférieure à 40 millions, et le volume de transactions reste très faible.

«La compagnie a développé au cours des dernières années le plus important réseau de cliniques d'orthèses au Québec avec plus d'une centaine de centres corporatifs et satellites sous les enseignes Clinique du pied Équilibre, Orthoconcept et, plus récemment, Podotech et Laboratoire Langelier», dit Philippe Le Blanc.

«L'entreprise a un bel avenir devant elle», dit-il, ajoutant qu'ErgoRecherche est rentable depuis maintenant 25 trimestres consécutifs. Philippe Le Blanc aime bien le bilan et l'équipe de direction menée par Sylvain Boucher, qui détient 65% des actions en circulation.

La stratégie tourne autour des acquisitions de cliniques d'orthèses au Québec et éventuellement dans le reste du pays, mais aussi des acquisitions d'entreprises qui ajouteraient des produits à offrir à la clientèle.

Sylvain Boucher était finaliste l'an passé pour le prix Ernst&Young d'entrepreneur de l'année.

Plus tôt cette année, ErgoRecherche a annoncé l'acquisition de Victhom Bionique Humaine, une entreprise québécoise cotée en Bourse qui était notamment connue pour son «Power Knee», cette fameuse jambe bionique qui se veut la première et unique prothèse motorisée à intelligence artificielle destinée aux personnes amputées au-dessus du genou.

Canam

Symbole: [[|ticker sym='T.CAM'|]]

Secteur: Acier

Cours boursier: 9,27$

Haut des 52 dernières semaines: 10,64$

Bas des 52 dernières semaines: 5,29$

Le spécialiste des structures en acier était une entreprise très endettée à un certain moment. La valeur de l'action a fondu avec la crise financière de 2008. La situation a changé depuis, mais le titre est encore loin de son sommet atteint avant la crise. La raison pour laquelle Sebastian van Berkom aime beaucoup Canam est liée aux nombreux travaux de réfection nécessaires en Amérique du Nord. «C'est une tendance forte. Les gouvernements n'ont pas le choix. Les ponts sont en mauvais état, et Canam fournit l'acier qui supporte les ponts.»

Cinq analystes suivent les activités quotidiennes de Canam. Quatre d'entre eux suggèrent l'achat. L'autre propose de conserver.

Fiera Capital

Symbole: [[|ticker sym='T.FSZ'|]]

Secteur: Financier

Cours boursier: 11,99$

Haut des 52 dernières semaines: 13,00$

Bas des 52 dernières semaines: 7,28$

Le gestionnaire de placements montréalais Fiera est en mode croissance, ayant réalisé plusieurs acquisitions récemment, dont celle de Natcan et quelques-unes aux États-Unis. L'actif sous gestion s'élève à environ 75 milliards, et l'objectif est de le faire passer à 150 milliards d'ici 5 ans.

«Fiera est encore relativement petite et peut encore effectuer une multitude de transactions, commente Philippe Hynes. L'achat d'un gestionnaire de portefeuille n'est pas nécessairement une aubaine, mais il peut y avoir de belles économies d'échelle en jumelant des produits et en utilisant le réseau de distribution, ce qui peut rendre les acquisitions rentables plus rapidement.»

Quatre analystes suivent les activités quotidiennes de Fiera, et trois d'entre eux en recommandent l'achat.

GLV

Symbole: [[|ticker sym='T.GLV.A'|]]

Secteur: Industriel

Cours boursier: 3,13$

Haut des 52 dernières semaines: 4,15$

Bas des 52 dernières semaines: 1,55$

Ce groupe industriel montréalais autrefois connu sous le nom de Laperrière&Verreault se spécialise dans deux segments de marché: l'équipement pour pâtes et papiers et le traitement des eaux usées.

«Les contrats qui ne rapportaient pas sont terminés. Tous les contrats avec de mauvaises marges arrivent à leur fin. Les nouveaux contrats sont rentables. Les dirigeants ont très bien travaillé pour permettre à la compagnie de se redresser», affirme Alain Chung, précisant qu'il aime particulièrement le profil de risque/récompense offert par l'action de GLV.

Sept des huit analystes qui suivent GLV recommandent par ailleurs l'achat du titre.

Capital BLF

Symbole: [[|ticker sym='T.BLF.UN'|]]

Secteur: Immobilier

Cours boursier: 9,00$

Haut des 52 dernières semaines: 17,00$

Bas des 52 dernières semaines: 3,60$

Comme nous l'avions fait en 2007, nous vous présentons un sixième choix en prime. Il s'agit d'un fonds de placement immobilier unique en son genre à la Bourse de croissance TSX.

Le titre est peu connu et peu liquide, mais intrigant.

BLF est une jeune entreprise gérée par un entrepreneur (Mathieu Duguay) qui a fait ses classes en gestion immobilière chez Cogir, une entreprise fondée par son père.

Mathieu Duguay détient 650 000 actions, soit 20% de BLF.

«La croissance des profits ne va pas exploser en quatre ans. Ce qui peut mousser le titre est l'augmentation de la valeur comptable en achetant des immeubles à bon prix ou en faisant augmenter le prix des loyers et le taux d'occupation pour éventuellement revendre les immeubles à un meilleur prix», commente Philippe Hynes.

La particularité de BLF est de cibler le secteur des propriétés multirésidentielles au Québec. «Pour atteindre une grosseur qui lui permettra de réaliser de plus en plus d'économies d'échelle, BLF cible le marché des régions.»