Wall Street a terminé en nette baisse lundi, fléchissant sous la menace d'une paralysie gouvernementale à quelques heures d'une échéance cruciale pour le budget américain: le Dow Jones a cédé 0,84 % et le Nasdaq 0,27 %.

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Les marchés à la clôture

TSX 12 787,19 / -56,89 (-0,44%)

Dow Jones 15 129,67 / -128,57 (-0,84%)

S&P 500 1 681,55 / -10,20 (-0,60%)

NASDAQ 3 771,48 / -10,11 (-0,27%)

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Républicains et démocrates ont jusqu'à minuit à Washington pour trouver un accord sur un budget provisoire, faute de quoi des centaines de milliers de fonctionnaires fédéraux seront mis au chômage technique.

À la clôture de la Bourse, il restait donc huit heures aux parlementaires pour s'entendre. Mais cet objectif semblait difficile à atteindre dans la mesure où le Sénat a rejeté plus tôt dans l'après-midi un projet de loi adopté ce week-end par la Chambre des représentants.

Face au risque d'une paralysie budgétaire, l'ampleur du recul des indices est toutefois restée limitée car les marchés «savent qu'une fermeture partielle des services publics ne fait pas nécessairement s'effondrer les marchés», selon Dan Greenhaus de BTIG.

«Et si on se réveille demain matin avec un gouvernement qui ne peut pas payer les salariés, cela ne durerait pas longtemps car c'est trop impopulaire», remarque de son côté Gregori Volokhine, président de Meeschaert Financial Services.

«Le vrai problème c'est le plafond de la dette» qui doit être relevé d'ici à la mi-octobre sans quoi les États-Unis pourraient être contraints de faire défaut sur une partie de leur dette, ajoute le spécialiste.

Si les négociations sur ce sujet n'aboutissent pas à temps, «cela pourrait entraîner une baisse de la notation du pays, beaucoup de fonds ne pourraient plus détenir de la dette américaine et celle-ci ne pourrait plus être utilisée comme garantie» sur certains marchés, note M. Volokhine. «C'est un scénario catastrophe que le marché n'ose même pas envisager. Mais le marché n'a pas toujours raison», prévient-il.

Le seul indice majeur du jour aux États-Unis était plutôt de nature à réjouir les investisseurs: l'activité économique de la région de Chicago a progressé en septembre pour le troisième mois consécutif et à un rythme plus marqué que prévu.

Mais les indices étaient aussi sous la pression d'une énième crise gouvernementale en Italie, la troisième économie de la zone euro, où la démission de cinq ministres de la formation politique de Silvio Berlusconi a mis en difficulté le gouvernement.

Dans ce contexte, les valeurs bancaires ont terminé dans le rouge: Citigroup a perdu 0,78 % à 48,51 dollars, JPMorgan Chase 1,05 % à 51,69 dollars, Wells Fargo 0,65 % à 41,32 dollars, Morgan Stanley 0,48 % à 26,95 dollars et Goldman Sachs 1,03 % à 158,21 dollars.

Sur le front des technologiques, le géant de l'informatique Apple a aussi terminé en baisse, cédant 1,24 % à 476,75 dollars. La marque a pourtant été déclarée la plus puissante au monde, selon le classement du cabinet américain Interbrand.

Elle détrône ainsi Coca-Cola (-1,35 % à 37,88 dollars), rétrogradée à la troisième place par Apple et le spécialiste de la recherche sur internet, Google (-0,05 % à 875,91 dollars).

La société de services informatiques Active Network a elle bondi de 25,53 % à 14,31 dollars après avoir annoncé son rachat par le fond Vista Equity Partners pour 1,05 milliard de dollars ou 14,50 dollars par titre.

Le marché obligataire a de son côté terminé presque à l'équilibre. «Après une nette progression la semaine dernière, les investisseurs ont juste procédé à des ajustements de position», selon M. Volokhine.

Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a légèrement reculé, à 2,615 % contre 2,619 % vendredi soir, tandis que celui à 30 ans a avancé à 3,686 % contre 3,681 % en fin de semaine dernière.