L'euro progressait face au dollar vendredi, dans un marché toujours concentré sur la situation aux États-Unis du fait d'inquiétudes sur le budget américain et sur la politique de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Vers 9 h, l'euro valait 1,3545 dollar contre 1,3487 dollar jeudi à la même heure.

La monnaie unique européenne baissait face à la devise japonaise, à 133,35 yens contre 133,51 yens la veille.

Le dollar aussi reculait face à la devise nippone, à 98,44 yens contre 99,00 yens jeudi.

«Les États-Unis sont toujours sous la menace d'une paralysie du gouvernement en l'absence d'un budget», du fait des désaccords persistants entre les élus républicains et démocrates, commentait Anita Paluch, analyste chez Gekko Markets.

Républicains et démocrates semblent incapables de s'entendre au Congrès pour assurer la continuité des services de l'État. S'ils ne parviennent pas à un accord d'ici à lundi, le gouvernement fédéral américain devra mettre des centaines de milliers de fonctionnaires en congé sans solde afin de réduire ses dépenses.

Les parlementaires doivent aussi relever le plafond de la dette américaine d'ici au 17 octobre faute de quoi les États-Unis devront gérer le premier défaut de paiement de leur histoire, un scénario qui entamerait considérablement la confiance des investisseurs internationaux dans les actifs liés au dollar.

Les inquiétudes sur le budget ont même éclipsé la baisse inattendue des nouvelles inscriptions au chômage aux États-Unis annoncée jeudi.

De plus, le marché est toujours dans l'incertitude quant au moment que choisira la Fed pour commencer à ralentir ses rachats d'actifs (de 85 milliards de dollars par mois), des injections destinées à stimuler la croissance et qui ont également pour effet de diluer la valeur de la devise américaine. Elle se fondera largement sur le niveau du chômage pour prendre une telle décision, qui pourrait arriver en octobre ou en décembre.

Les investisseurs attendaient donc le prochain rapport mensuel sur l'emploi et le chômage aux États-Unis, indicateur majeur pour jauger la vigueur de la reprise de la première économie mondiale dont la publication est prévue le 4 octobre, pour confirmer la tendance dessinée par le chiffre des nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage publié jeudi.

Les incertitudes des cambistes étaient renforcées vendredi par une nouvelle intervention d'un responsable d'une Fed régionale, ce qui accentuait la pression sur le dollar, notaient des courtiers.

En effet, le président de la Réserve fédérale de Chicago a déclaré vendredi qu'«il ne serait pas surpris» si la banque centrale américaine décidait le mois prochaine de poursuivre encore un peu son soutien à l'économie des États-Unis.

Les cambistes scrutaient par ailleurs l'Italie où refaisait surface la crainte d'une nouvelle crise politique, notait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Les parlementaires du parti de centre droit Peuple de la liberté (PDL) de Silvio Berlusconi ont menacé mercredi de démissionner en bloc si l'ex-chef de gouvernement devait, comme c'est probable, essuyer un vote défavorable au Sénat le 4 octobre.

Vers 9 h, la livre britannique restait presque stable face à l'euro, à 84,12 pence pour un euro, et montait face au dollar, à 1,6102 dollar pour une livre.

La devise helvétique montait face à l'euro, à 1,2245 franc suisse pour un euro - après avoir atteint vers 6 h 50 son niveau le plus élevé en trois mois (1,2238 franc) - ainsi que face au dollar, à 0,9040 franc suisse pour un dollar - après avoir grimpé vers 8 h 25 à 0,9032 franc, son plus haut niveau depuis début février.

L'once d'or a terminé à 1 321,50 dollars au fixing du matin contre 1 333 dollars jeudi soir.

La devise chinoise a terminé à 6,1186 yuans pour un dollar contre 6,1206 yuans la veille.