Wall Street a battu des records historiques mercredi dans la foulée de l'annonce par la banque centrale américaine du maintien en l'état de son soutien exceptionnel à la reprise économique, une décision qui a surpris positivement les marchés.

----------------

Les marchés à la clôture :



TSX 12 931,40 / +97,29 (0,76%)

Dow Jones 15 676,94 / +147,21 (0,95%)

S&P 500 1 725,52 / +20,76 (1,22%)

NASDAQ 3 783,64 / +37,94 (1,01%)

-----------------

Le Nasdaq, à dominante technologique, s'est élevé à un niveau plus vu depuis septembre 2000.

Le marché a salué avec un grand enthousiasme le choix fait par le Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) de continuer d'acheter chaque mois pour 85 milliards de dollars de bons du Trésor et de titres hypothécaires, une mesure destinée à stimuler la croissance et dont a largement bénéficié Wall Street depuis le début de l'année.

«C'est une surprise par rapport au consensus», car la plupart des analystes pensaient que l'institution choisirait de légèrement réduire ses achats d'actifs, relève Gregori Volokhine, président de Meeschaert Financial Services.

Mais c'est aussi «une très bonne nouvelle pour les marchés d'actions et d'obligations» qui profitent largement des injections massives de liquidités de la Fed, souligne-t-il. Le Dow Jones et le S&P 500 sont en hausse d'environ 20% depuis le début de l'année.

Aider Wall Street est pourtant loin d'être l'objectif premier de l'institut monétaire, selon M. Volokhine. Mais «personne ne sait actuellement si l'économie américaine a une vitesse de croisière suffisante pour continuer à croître sans l'aide de la Fed» et cette dernière «estime que ce n'est pas le moment de prendre ce risque».

Le FOMC note à cet égard dans son communiqué que l'économie a progressé à un rythme «modéré», au lieu de «modeste» comme le décrivait le précédent communiqué de fin juillet.

Mais ses responsables s'inquiètent aussi du fait que «les taux sur les prêts immobiliers ont encore augmenté», bridant la croissance d'un secteur considéré comme essentiel pour la reprise américaine.

L'institut monétaire redoute par ailleurs que «la politique budgétaire freine l'économie».

Deux dates butoirs se rapprochent de fait à grande allure: le 1er octobre, début de la nouvelle année budgétaire, avant laquelle de nouveaux crédits doivent être votés; et la mi-octobre, quand le Trésor américain aura atteint le «plafond» légal de la dette fédérale.

Or les premiers échanges entre démocrates et républicains sur ces sujets sont acrimonieux, le président Barack Obama estimant notamment que l'intransigeance de ses adversaires risque de provoquer un catastrophique défaut de paiement.

«La Fed veut éviter de contribuer à l'affolement qui pourrait émerger du blocage» à Washington, selon M. Volokhine.

Le statu quo annoncé par la Fed fait par ailleurs espérer que les pays émergents, déstabilisés ces dernières semaines par la possibilité d'un resserrement de la politique monétaire des Etats-Unis, reprennent de la vigueur.

Cette perspective est de bon augure pour les entreprises liées au secteur des matières premières comme le géant de l'aluminium Alcoa, qui a enregistré la plus forte hausse de Dow Jones (+3,57% à 8,55 dollars).

Apple, le poids lourd du Nasdaq, a pour sa part progressé de 2,06% à 464,68 dollars alors que sortait mercredi la dernière version de son système d'exploitation mobile iOS7.

Parmi les groupes à diffuser leurs résultats figurait le spécialiste de la messagerie FedEx, qui a impressionné les investisseurs avec un bénéfice meilleur que prévu (+5,03% à 116,25 dollars).

L'éditeur de logiciels Adobe Systems a bondi de 9,22% à 52,59 dollars malgré des profits inférieurs aux attentes. Mais les courtiers ont salué la forte croissance du nombre d'abonnés en ligne.

Le voyagiste en ligne Priceline a profité de l'euphorie ambiante pour se hisser en cours de séance au-dessus du seuil symbolique des 1.000 dollars, un niveau jamais atteint jusque là par une action du SP500, avant de clôturer en hausse de 2,56% à 995,09 dollars.

Le marché obligataire a nettement progressé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 2,708% contre 2,853% mardi soir, et à 30 ans à 3,755% contre 3,840% la veille.