Wall Street a clôturé la semaine dans le vert vendredi dans un marché surtout concentré sur la prochaine réunion de la banque centrale américaine (Fed): le Dow Jones a gagné 0,49 % et le Nasdaq 0,17 %.

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Les marchés à clôture:

TSX: 12 723,40 / +22,34 (+0,18 %)

Dow Jones: 15 376,06 / +75,42 (+0,49 %)

S&P 500: 1687,99 / +4,57 (+0,27 %)

NASDAQ: 3722,18 / +6,21 (+0,17 %)

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«Le marché est déjà tout entier tourné vers la réunion du Comité de politique monétaire de la Fed (Fomc)» les 17 et 18 septembre, selon Steven Rosen de la Societe Generale.

Les responsables de l'institution annonceront à l'issue de cette rencontre s'ils mettent ou non un frein au programme de rachat mensuel de quelque 85 milliards de dollars de bons du Trésor et de titres hypothécaires sur les marchés financiers destiné à stimuler la reprise.

Les acteurs du marché scrutent depuis plusieurs mois les indicateurs en se demandant si la croissance est suffisamment solide pour inciter la Fed à ralentir son aide.

Les chiffres diffusés vendredi n'ont à cet égard apporté que peu d'indices.

Les ventes au détail ont ainsi modestement progressé en août comparé à juillet (+0,2 %), décevant les attentes des analystes qui misaient sur +0,4 %.

L'indice sur le moral des ménages américains n'était pas non plus de nature à encourager les investisseurs: il a reculé en septembre pour le deuxième mois consécutif, selon la première estimation de l'indice de confiance des consommateurs publiée par l'Université du Michigan, alors que les analystes s'attendaient à une stabilisation de l'indice.

Les prix à la production, tirés par ceux de l'énergie, ont de leur côté légèrement dépassé les prévisions des analystes en augmentant de 0,3 % en août.

Les stocks des entreprises manufacturières et de distribution aux États-Unis ont quant à eux progressé un peu plus qu'attendu en juillet par rapport à juin.

Avec ces données, les investisseurs «se disent que le ralentissement» s'il a bien lieu «sera sans doute plus limité qu'initialement prévu», une perspective positive pour Wall Street qui a largement profité depuis le début de l'année des largesses de la Fed, a noté Art Hogan de Lazard Capital Market.

Le marché «prend aussi en compte le fait que la crise syrienne a été pour l'instant mise en veilleuse et que toutes les incertitudes liées à une éventuelle attaque américaine ont été temporairement apaisées», a ajouté le spécialiste.

Washington et Moscou ont exprimé vendredi l'espoir qu'une avancée sur les armes chimiques de la Syrie favorise la tenue d'une conférence de paix.

Intel aidé par les analystes

L'indice Dow Jones a aussi été aidé par la forte progression d'Intel (+3,58 % à 23,44 dollars), qui a profité d'un relèvement de la recommandation des analystes de Jefferies de «neutre» à «acheter».

La chaîne de supermarchés Safeway a aussi grimpé dans le sillage de commentaires positifs d'analystes, cette fois de Credit Suisse (+6,05 % à 28,20 dollars).

La banque JPMorgan Chase s'est appréciée pour sa part de 0,67 % à 52,59 dollars. Empêtré dans une série de contentieux, l'établissement va consacrer 1,5 milliard de dollars supplémentaires pour renforcer sa gestion du risque et faire appliquer la réglementation, affirme le Wall Street Journal.

Le reste du secteur a terminé majoritairement dans le vert: Citigroup a gagné 0,46 % à 50,49 dollars, Bank of America 0,07 % à 14,49 dollars, Goldman Sachs 0,40 % à 164,00 dollars et Morgan Stanley 0,39 % à 28,13 dollars. Wells Fargo a en revanche reculé de 0,17 % à 42,19 dollars.

Le marché obligataire a terminé sur une note contrastée. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 2,898 % contre 2,907 % jeudi soir, et celui à 30 ans a progressé à 3,847 % contre 3,845 % la veille.

Le pétrole clôture en baisse

Le pétrole coté à New York a fini en baisse vendredi, après qu'une réunion sur la Syrie a semblé renforcer la recherche d'une solution pacifique, dans un marché également suspendu à une décision sur la politique monétaire américaine.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en octobre, a cédé 39 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), pour clôturer à 108,21 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a terminé à 112,78 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 15 cents par rapport à la clôture de jeudi.

«Ce qui ressort de la réunion sur la Syrie (entre le secrétaire d'État américain John Kerry et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov) montre que cela va prendre du temps et qu'il n'y plus de raisons de craindre une attaque imminente» des Occidentaux contre le régime de Bachar al-Assad, estime John Kilduff, de Again Capital.

Washington et Moscou ont exprimé vendredi l'espoir qu'une avancée sur les armes chimiques de la Syrie favorise la tenue d'une conférence de paix.

Au deuxième jour de négociations américano-russes à Genève sur la mise sous contrôle de l'arsenal chimique syrien, John Kerry a précisé avoir convenu avec son homologue russe d'une nouvelle réunion à New York «autour du 28 septembre», en marge de l'Assemblée générale annuelle des Nations unies.

Cette évolution de la situation «envoie comme message l'idée que les tensions géopolitiques sur un plan plus large, au sein de la région (du Moyen-Orient) dans son ensemble, s'apaisent», note aussi Tim Evans, de la banque Citi.

La Syrie n'est qu'un petit pays producteur de pétrole (quelques dizaines de milliers de barils par jour) mais les marchés craignent qu'une intervention militaire dans ce pays n'entraîne des perturbations dans tout le Moyen-Orient, qui représente 35 % des exportations pétrolières mondiales.

Montés à des sommets dans la perspective de frappes militaires américaines en Syrie, les cours sont brutalement redescendus en début de semaine à mesure que cette possibilité s'éloignait.

Une telle baisse pouvait aussi être renforcée par des «opérateurs prenant des profits après la récente hausse des prix», selon David Madden, analyste chez IG.

Par ailleurs, note Bart Melek de TD Securities, l'offre de pétrole reste abondante alors même que la demande a tendance en cette saison à décroître aux États-Unis, premier consommateur mondial de brut, après les grands déplacements estivaux et avant les besoins de chauffage en hiver.

Autre raison pour le cours de baisser selon John Kilduff: «Le plongeon du prix de l'or aujourd'hui a semblé accréditer un ralentissement des rachats d'actifs de la banque centrale américaine», destinés à soutenir la croissance des États-Unis, dès la prochaine réunion de l'institution la semaine prochaine.

Un tel durcissement de la politique monétaire américaine devrait éloigner les investisseurs des actifs jugés plus risqués comme le pétrole.