Les taux italiens et espagnols sont  légèrement remontés mardi sur le marché obligataire en zone euro, les investisseurs faisant preuve de prudence dans un contexte de plus grande aversion pour le risque.

Plusieurs facteurs ont joué, dont les craintes d'une escalade en Syrie, faisant monter les taux des pays jugés plus fragiles et donc plus risqués par les investisseurs, à l'image de l'Italie et de l'Espagne.

Le taux à 10 ans de l'Italie a progressé à 4,452% à la clôture à 18 h (12 h à Montréal). Il était de 4,379% lundi sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

La dette du pays a également souffert de «l'adjudication du jour et de l'incertitude sur le plan politique», souligne Cyril Regnat, stratégiste obligataire chez Natixis.

L'Italie a levé mardi près de 4 milliards d'euros sur le marché obligataire à moyen terme à des taux divergents selon les échéances, une émission «mitigée», selon le stratégiste.

Les investisseurs sont par ailleurs dans l'attente d'une opération à moyen et long terme que le pays doit réaliser jeudi, ce qui devrait «maintenir la pression sur la dette italienne», selon M. Regnat.

De son côté, le taux de l'Espagne a progressé légèrement à 4,499% contre 4,460% lundi.

Le pays a enregistré en 2012 une chute de 1,6% de son Produit intérieur brut (PIB), plus importante que le 1,4% précédemment annoncé, selon les chiffres officiels révisés, publiés mardi.

Les tensions sur les pays émergents, qui connaissent actuellement des retraits massifs de capitaux, faisant vaciller leurs monnaies, «pénalisent de façon globale tous les actifs risqués», ajoute M. Regnat.

A l'inverse, les pays comme l'Allemagne et la France, jugés plus solides et moins risqués par les investisseurs, ont vu leur taux reculer légèrement après des hausses récentes.

«C'est une tendance que l'on observe depuis quelques jours», en raison notamment de «chiffres un peu moins bons que prévu aux États-Unis» ces derniers jours qui «jettent un doute sur la force de la reprise» dans le pays mais aussi sur l'avenir de la politique monétaire américaine, dont un possible resserrement dépend de l'amélioration de la conjoncture, souligne de son côté Slavena Nazarova, économiste chez Crédit Agricole CIB.

Le rendement de l'Allemagne a reculé à 1,847% contre 1,894% la veille, tout comme celui de la France à 2,436% contre 2,458%.

Enfin, les investisseurs ont peu tenu compte d'indicateurs meilleurs que prévu publiés en cours de séance, comme la hausse inattendue du moral des ménages en août (Conference Board) aux États-Unis et la nouvelle hausse en août de l'indice Ifo, principal baromètre de la confiance des entrepreneurs allemands.

Hors zone euro, le taux britannique à 10 ans a baissé à 2,595% contre 2,7017% vendredi, les marchés étant fermés lundi.

Aux États-Unis, le taux à 10 ans reculait à 2,754% contre 2,785% vendredi tout comme celui à 30 ans à 3,742% contre 3,765% la veille. Le taux à 3 mois était stable à 0,03%.

Sur le marché interbancaire, l'Euribor était stable à 0,225%, tandis que le Libor était en baisse à 0,259% contre 0,262% vendredi.