Si les analystes prévoient une modeste croissance de quelques points de pourcentage des bénéfices du trimestre terminé le 31 juillet après les décevants résultats du printemps, les titres boursiers n'en demeurent pas moins riches de potentiel sur le plan boursier, croient plusieurs d'entre eux.

La troisième ronde bancaire de l'année débute aujourd'hui avec les prestations de la Banque de Montréal et de la Scotia. D'ici la fin de la semaine, les six grandes banques et la Banque Laurentienne auront toutes terminé leur tour de piste.

Les banques canadiennes sont nettement sous-évaluées par les investisseurs comparativement aux australiennes: jamais en 10 ans n'a-t-on vu pareil écart d'appréciation, constate Kevin Choquette, de Scotia Capital.

«Les préoccupations quant au secteur immobilier et le niveau élevé de ventes à découvert, principalement de la part d'investisseurs américains, font en sorte d'atténuer les multiples cours/bénéfice des banques canadiennes», affirme l'analyste dans un récent rapport. Selon lui, les bénéfices solides qu'afficheront les banques malgré le ralentissement du marché hypothécaire contribueront à alimenter leur surperformance boursière d'ici la fin d'année.

Hausses de dividendes

Kevin Choquette n'exclut pas l'annonce de rachats d'actions, des hausses de dividendes et peut-être même des fractionnements d'actions, ce qui ne serait pas pour déplaire aux investisseurs. Dans ce contexte, les rachats de couverture des vendeurs à découvert pourraient accentuer le mouvement haussier.

Michael Goldberg, de Valeurs mobilières Desjardins, est également optimiste pour le groupe des sept. Ses cibles de prix surpassent de 10% le consensus de l'industrie, ce qu'il justifie lui aussi par l'expansion prévisible des multiples cours/bénéfice.

En dépit d'une hausse modeste des bénéfices au troisième trimestre, l'analyste s'attend à ce que les banques Scotia, Royale et TD profitent de l'occasion pour hausser leur dividende derechef. Celles-ci ont également racheté 4 millions et plus de leurs actions dans les trois derniers mois.

Ses préférences d'investisseur vont à la Scotia et à la TD, et dans une moindre mesure à la Banque de Montréal, dont la diversification géographique leur permettra de profiter de la croissance des marchés les plus prometteurs au Canada.

La TD n'est pourtant pas à l'abri des réclamations en assurances habitation et automobile à cause des intempéries en Ontario et dans l'ouest et du renforcement des réserves en assurance automobile, ce qui devrait se refléter par une baisse du bénéfice par action au dernier trimestre. La Banque Nationale est également appelée à afficher une baisse de rentabilité en raison de la réévaluation de ses titres adossés, selon Michael Goldberg.

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La recommandation



Sans même attendre les derniers résultats bancaires, l'analyste Kevin Choquette, de Scotia Capital, hausse son appréciation de la Banque Toronto-Dominion, de «performance sectorielle» à "surperformance", et porte sa cible de prix de 95 à 105$ l'action (comparé à 88,96$ à la fermeture du marché hier). Ses motivations: le cours attractif du titre et son fractionnement possible, la sensibilité de la deuxième banque canadienne à la hausse des taux d'intérêt, la reprise économique américaine et les perspectives globalement favorables pour le secteur bancaire canadien.