Les Bourses en Europe et dans le Golfe ont plongé mardi, inquiètes d'une escalade en Syrie après que les États-Unis ont haussé le ton face au régime de Bachar Al-Assad, laissant craindre des frappes militaires.

«Les investisseurs redoutent que de possibles représailles soient menées par les États-Unis contre la Syrie en raison de son usage présumé d'armes chimiques», souligne-t-on chez Shaeffer's Investment Research.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait affirmé lundi soir que le régime syrien avait fait usage d'armes chimiques et que les responsables devaient «rendre des comptes».

Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a renchéri mardi que les forces armées américaines étaient «prêtes» pour une action militaire si le président Barack Obama donnait son aval.

Le président français François Hollande a, pour sa part, affirmé que la France était «prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents» en Syrie, où la «guerre civile (...) menace aujourd'hui la paix du monde».

«La répercussion la plus directe de cette escalade a été la remontée du prix du pétrole brut qui a grimpé de plus de 2,5%, mais l'onde de choc va bien plus loin et nombreux sont les secteurs qui vont être touchés, ceux de l'aérien et du tourisme», notamment, a estimé Soledad Pellon, d'IG Markets.

Le baril de Brent à Londres a atteint son plus haut niveau en 6 mois, à 114,17 dollars.

Vers 16 h GMT (12 h à Montréal), il valait 113,98 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 3,25 dollars.

Les places boursières européennes, à part Londres (-0,79%), ont perdu plus de 2%: Athènes a dégringolé de 4,08%, Madrid plongé de quasiment 3%, Bruxelles de 2,58%, Paris de 2,42%, Milan de 2,34%,Francfort de 2,28%, et La Haye de 2,31%.

Les Bourses dans les pays arabes sont celles qui ont le plus tremblé face aux tensions en Syrie.

Dubaï a perdu plus de 7%, sa plus forte perte quotidienne depuis la crise financière de 2009 qui avait profondément affecté l'économie de l'émirat.

La Bourse d'Arabie saoudite, le plus grand marché du monde arabe, a plongé de 4,12%.

Vers 16 h GMT (12 h à Montréal), le principal indice de Wall Street, le DJIA, perdait 0,74% et le Nasdaq, qui regroupe les valeurs technologiques, reculait de 1,37%.

«Le risque géopolitique est de retour, cela inquiète les investisseurs financiers», a résumé Paul Donovan, analyste chez UBS.