Wall Street s'est repliée lundi, les investisseurs hésitant à s'engager sur le marché au vu de l'incertitude concernant la politique monétaire américaine ou de la forte montée des taux obligataires: le Dow Jones a cédé 0,47 % et le Nasdaq 0,38 %.

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Les marchés à la clôture:

TSX: 12 588,02 / -148,89 (-1,17%)

Dow Jones: 15 010,74 / -70,73 (-0,47%)

S&P 500: 1646,06 / -9,77 (-0,59%)

NASDAQ: 3589,09 / -13,69 (-0,38%)

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Wall Street «vient d'enregistrer sa pire semaine de l'année et faute d'indicateur ou de résultat d'entreprise majeur pouvant les encourager, les investisseurs ont conservé le même état d'esprit» ce lundi, a remarqué Michael James de Wedbush Securities.

«Il semble bien que les courtiers souhaitent garder leurs cartes en mains avant la diffusion mercredi des minutes de la dernière réunion du Comité de politique monétaire de la Fed», la banque centrale américaine, ont observé de leur côté les analystes de Charles Schwab.

Pour vivifier la reprise, l'institut monétaire injecte depuis le début de l'année 85 milliards de dollars par mois sur les marchés financiers, via le rachat de bons du Trésor ou de titres hypothécaires, une mesure qui a largement bénéficié à Wall Street.

Mais plusieurs responsables de la Fed ont prévenu ces derniers mois qu'ils pourraient mettre un frein à ce programme de relance dès septembre en cas d'amélioration de la conjoncture.

À l'affût du moindre indice sur le sujet, les courtiers attendent avec impatience de savoir ce que se sont dit les banquiers centraux lors de leur dernière rencontre fin juillet.

Ils espèrent aussi pouvoir grappiller des détails sur le calendrier et l'ampleur de la baisse des injections de liquidités de la Fed à l'occasion de la réunion des banquiers centraux à Jackson Hole (Wyoming, centre des États-Unis) de jeudi à samedi.

«La question ''vont-ils ou ne vont-ils pas?'' annoncer un ralentissement des mesures de soutien lors de la prochaine réunion du FOMC les 17 et 18 septembre planera au-dessus du marché toute la semaine», selon Patrick O'Hare de Briefing.com. «Les derniers indicateurs sont assez inégaux et ne permettent pas de se faire une idée tranchée» sur la solidité de la reprise, a-t-il relevé.

Anticipant l'éventualité d'un ralentissement des opérations de rachat de la Fed, les investisseurs ont déjà fait grimper les taux sur le marché obligataire américain à des niveaux plus vus depuis deux ans.

Certains craignent que cette remontée ne nuise à court terme à l'économie en conduisant à des taux d'intérêt plus élevés, notamment sur le marché immobilier.

Pâtissant de ces inquiétudes sur l'impact que pourrait avoir le retrait progressif de la Fed, les valeurs bancaires ont terminé nettement dans le rouge.

Bank of America a lâché 1,87 % à 14,15 dollars, Citigroup 2,03 % à 49,33 dollars, Morgan Stanley 2,49 % à 29,81 dollars et Goldman Sachs 1,26 % à 158,63 dollars.

JP Morgan Chase a de son côté reculé de 2,74 % à 51,83 dollars alors qu'elle a confirmé ce week-end faire l'objet d'une enquête de la SEC. Le gendarme de la Bourse new-yorkaise se demande si la banque n'a pas profité dans ses affaires en Chine du fait d'avoir embauché des enfants de hauts responsables chinois.

La chaîne de grands magasins Saks a quant à elle perdu 0,31 % à 15,97 dollars après la publication de résultats décevants.

Dans ce contexte morose, certaines entreprises du secteur technologique ont quand même tiré leur épingle du jeu.

Apple, qui est parvenue vendredi à clôturer au-dessus du seuil des 500 dollars pour la première fois depuis janvier, a ainsi grimpé de 2,27 % à 513,75 dollars.

Profitant de bons commentaires d'analystes, la compagnie informatique Intel et le spécialiste des réseaux sociaux Facebook ont respectivement gagné 1,67 % à 22,28 dollars et 1,81 % à 37,75 dollars.

Google s'est adjugé 1,60 % à 870,65 dollars le jour du 9e anniversaire de son entrée en Bourse.

Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 2,884 % contre 2,829 % vendredi soir, à son plus haut depuis juillet 2011, et celui à 30 ans à 3,902 % contre 3,857 % en fin de semaine dernière, un niveau plus atteint depuis début août 2011.