La réduction des coûts a permis à Air Canada de prendre de l'altitude à la Bourse de Toronto, hier. Le titre du transporteur, sujet à une forte volatilité, a bondi de 25%, à 2,65$, tout de même en deçà du sommet de 52 semaines de 3,40$ touché en avril dernier.

Le plus important transporteur aérien du Canada affiche les meilleurs revenus de son histoire pour un deuxième trimestre, surpassant les attentes des analystes financiers. Son bénéfice net ajusté atteint 115 millions de dollars, ou 41 cents par action, ce qui se compare plus qu'avantageusement à la perte nette ajustée de 7 millions, ou 2 cents par action, dégagée il y a un an. En incluant les postes extraordinaires, comme les charges afférentes aux régimes de retraite de son personnel, un déficit de 23 millions, ou 9 cents par action, apparaît, néanmoins 7 fois moindre que l'an dernier.

Les analystes ont été particulièrement impressionnés par la réduction de 1% des dépenses. La baisse des charges relatives au carburant et à la dotation aux amortissements et aux pertes de valeur a plus que compensé l'augmentation des charges liées aux salaires et charges sociales ainsi qu'aux contrats d'achat de capacité. «Les coûts baissent plus rapidement que prévu», note l'analyste Walter Spracklin, de RBC Dominion.

Rouge dans le vert

Rouge est apparemment déjà dans le vert. La filiale de vols d'agrément d'Air Canada, qui a commencé à exercer ses activités après la fermeture des livres pour le deuxième trimestre, projette déjà d'ajouter dix avions à sa flotte de quatre appareils, d'ici la fin de 2014.

«Le lancement semble avoir été positif pour Air Canada», note Walter Spracklin, qui voit le transporteur à moindre coût améliorer la rentabilité du groupe sur plusieurs destinations vacances tout en permettant à Air Canada d'introduire des appareils plus performants sur ses destinations principales, sans augmenter significativement le nombre de sièges.

«Le marché a accueilli très favorablement notre nouveau transporteur loisirs», se targue d'ailleurs le président d'Air Canada, Calin Rovinescu, qui souligne du même souffle la mise en service, au début du mois dernier, du premier de cinq gros-porteurs Boeing 777-300ER qui viennent soutenir l'expansion internationale de son réseau principal.

Cet été, Rouge vole vers Édimbourg, Venise et Athènes, ainsi que vers les Caraïbes. D'autres destinations dans ces îles, le Mexique et les États-Unis s'ajouteront cet hiver.

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La recommandation



L'analyste Fadi Chamoun, de BMO Nesbitt Burns, qui paraissait bien téméraire quand il avait porté sa cible de 2$ à 3$ pour le titre d'Air Canada, qui cotait encore 1$ en octobre dernier, a relevé sa projection à 4$ tout rond, hier. L'action se négocie avec une décote de 6% par rapport aux autres transporteurs en Amérique du Nord, note-t-il, même si la contraction de ses coûts permet au premier transporteur aérien canadien de renforcer sa position concurrentielle et lui ouvre de nouvelles possibilités de croissance, en particulier dans les marchés internationaux. Le déficit réduit des caisses de retraite se traduit également par un risque financier moindre, selon l'analyste.