L'euro montait face au dollar mercredi, dans un marché ballotté au gré des spéculations sur les mesures de soutien de la Réserve fédérale américaine (Fed) à la première économie mondiale, tandis que la livre progressait après des annonces de la Banque d'Angleterre (BoE).

Vers 16 h GMT (12 h à Montréal), l'euro valait 1,3329 dollar contre 1,3304 dollar mardi à 21 h GMT (17 h à Montréal).

La monnaie unique européenne reculait face à la devise nippone, à 128,76 yens - après être tombée vers 15H05 GMT à 128,56 yens, son plus bas niveau en un mois - contre 130,01 yens mardi soir. La Banque du Japon (BoJ) doit annoncer jeudi sa décision de politique monétaire.

Le dollar aussi baissait face au yen, à 96,60 yens - après être tombé à 96,43 yens vers 15h05 GMT (11h05 à Montréal), son niveau le plus faible en deux semaines et demi - contre 97,72 yens mardi.

«L'histoire se répète: les marchés se meuvent au rythme de commentaires de la Fed, peu importent les fondamentaux du marché», commentait Anita Paluch, analyste chez Gekko Markets.

En effet, les cambistes spéculaient de nouveau mercredi sur une éventuelle diminution anticipée des mesures de soutien de la Fed à l'économie des États-Unis.

Ces mesures, qui se traduisent notamment par des injections massives de liquidités dans le système financier américain (à hauteur de 85 milliards de dollars par mois), ont pour effet de diluer la valeur du billet vert.

A l'inverse, la perspective d'une diminution de ses mesures revigore le dollar.

Des propos de deux membres de la Fed mardi avaient appuyé l'idée d'une réduction prochaine des rachats d'actifs de la banque centrale.

Dennis Lockhart, président de l'antenne locale de la Fed d'Atlanta (sud-est des États-Unis), a indiqué que l'institution pourrait commencer à réduire ses injections de liquidités dans le circuit financier dès septembre si la croissance économique des États-Unis et les créations d'emplois s'accéléraient.

Ces commentaires ont été confortés par des déclarations de son homologue de la Fed de Chicago (Mid-ouest), Charles Evans, pour qui l'institution va freiner son programme de soutien à l'économie d'ici à la fin de l'année, voire même dès le mois prochain.

Mais l'euro parvenait tout de même à prendre le dessus mercredi, aidé par un regain d'optimisme sur la vigueur de la reprise économique en zone euro après le fort rebond de la production industrielle en Allemagne en juin, augmentant de 2,4% selon des chiffres publiés mercredi.

La livre britannique progressait mercredi, car les courtiers préféraient se focaliser sur une «amélioration des perspectives de croissance» au Royaume-Uni, observait Ashraf Laidi, analyste chez City Index.

Les cambistes faisaient ainsi peu de cas du fait que la Banque d'Angleterre a annoncé qu'elle n'envisagera pas de relever son taux d'intérêt, actuellement au niveau exceptionnellement bas de 0,50%, et de réduire ses injections massives de liquidités, tant que le taux de chômage sera supérieur à 7% au Royaume-Uni. Une perspective qui n'est pas envisagée avant la fin du deuxième trimestre 2016 au moins.

Vers 16 h GMT (12 h à Montréal), la livre britannique progressait face à l'euro, à 85,93 pence pour un euro, grimpant même vers 13h55 GMT (9h55 à Montréal) à 85,78 pence, son niveau le plus fort en un mois. La livre montait aussi face au billet vert, à 1,5512 dollar pour une livre, grimpant même vers 14h15 GMT (10h15 à Montréal) à 1,5531 dollar, son plus haut niveau depuis le 21 juin.

La devise helvétique progressait face à l'euro, à 1,2295 franc suisse pour un euro, comme face au dollar, à 0,9223 franc pour un dollar, après avoir atteint vers 14h15 GMT (10h15 à Montréal) 0,9217 franc, son niveau le plus fort en sept semaines.

L'once d'or a terminé à 1.282,50 dollars au fixing du soir contre 1.280,50 dollars mardi.

La devise chinoise a fini à 6,1195 yuans pour un dollar - son niveau en clôture le plus élevé depuis la mise en place en 1994 du système d'échange du renminbi («monnaie du peuple», autre nom du yuan) arrimé au billet vert - contre 6,1216 yuans la veille.