Le constructeur automobile américain Chrysler, filiale du groupe italien Fiat, a enregistré un bond de 16% de son bénéfice net au deuxième trimestre, à 507 millions de dollars.

Le chiffre d'affaires de Chrysler a progressé de 7% sur un an à 17,99 milliards de dollars, bénéficiant d'une hausse des expéditions (660 000 véhicules, soit +5% par rapport au deuxième trimestre 2012). Les ventes trimestrielles ont porté sur 643 000 véhicules (+10%), tirées principalement par un bond de 17% aux États-Unis.

«Nous sommes relativement satisfaits par les performances de Chrysler au deuxième trimestre», a commenté Sergio Marchionne, PDG du troisième constructeur américain et de Fiat, lors d'une conférence téléphonique.

Le résultat opérationnel ajusté s'est établi à 808 millions de dollars, contre 755 millions un an plus tôt. Mais il a été affecté par une charge exceptionnelle de 151 millions du fait du rappel de plusieurs modèles de Jeep, charge qui devrait être suffisante, selon le groupe.

«Chrysler s'achemine vers une très forte performance sur la deuxième partie de l'année, avec la Jeep Grand Cherokee et la camionnette Ram 1500 reconnues comme les meilleures de leur classe, et la toute dernière Jeep Cherokee qui sort désormais des lignes», a commenté M. Marchionne, cité dans un communiqué.

«Comme nous l'avons indiqué précédemment, le calendrier des lancements de produits et la hausse des capacités fait que la performance annuelle sera sous pression au second semestre, et la recherche continue de l'excellence et une exécution sans faille seront essentielles pour atteindre nos objectifs», a-t-il relevé.

Le groupe a d'ailleurs abaissé certaines prévisions pour 2013: le bénéfice net devrait se situer entre 1,7 et 2,2 milliards de dollars (autour de 2,2 milliards prévus auparavant) et le bénéfice opérationnel ajusté devrait être compris entre 3,3 et 3,8 milliards (environ 3,8 milliards anticipés précédemment).

Les expéditions devraient porter sur environ 2,6 millions de véhicules, contre 2,6 à 2,7 millions prévus auparavant. M. Marchionne a expliqué que cette légère révision était due «à notre incapacité à produire suffisamment de véhicules cette année» pour atteindre le haut de la fourchette précédente.

Pour justifier ce constat, il a mentionné des retards dans le lancement de certains modèles ainsi que des écueils dans la chaîne d'approvisionnements, laissant entendre qu'il sera peut-être ardu d'atteindre le nouvel objectif. Il s'est refusé à donner toute indication pour 2014.

En revanche, les objectifs de chiffre d'affaires (entre 72 et 75 milliards de dollars) et de liquidités disponibles (au moins 1 milliard) sont inchangés, car «le prix moyen par véhicule est plus élevé que prévu» ce qui devrait compenser des ventes plus faibles, indique le groupe.

La part de marché aux États-Unis a très légèrement progressé sur le trimestre à 11,4%, contre 11,2% un an plus tôt, et elle est passée de 14,5% à 15,1% au Canada.

Le groupe a dégagé 91 millions de dollars de liquidités disponibles au deuxième trimestre (866 millions un an plus tôt), et disposait de 11,9 milliards de liquidités à fin juin, contre 12,1 milliards un an plus tôt. La dette nette ressort, elle, à 656 millions de dollars, contre 432 millions un an plus tôt.

Au premier semestre, Chrysler a réalisé un chiffre d'affaires de 33,37 milliards de dollars (-0,67%), et un bénéfice net de 673 millions (-25,96%). Il a expédié 1,234 million de véhicules et les ventes mondiales ont atteint 1,206 million.

Fiat, actionnaire à 58,5% de Chrysler, convoite le solde du capital actuellement détenu par Veba, un fonds de retraites rattaché au puissant syndicat automobile américain UAW. Les deux actionnaires sont en conflit sur la valorisation depuis de longs mois. Fiat a saisi la justice américaine l'an dernier.

M. Marchionne a expliqué mardi que son groupe était «en pleins préparatifs» pour accéder «aussi vite que possible» à la demande de Veba de procéder à une introduction en Bourse d'une partie de ses 41,5%. Le groupe italien dispose d'options d'achat sur 16,6% de Chrysler.

«Nous n'avons pas trouvé d'accord avec Veba, nous ne sommes pas proches de la résolution de cette affaire», a souligné M. Marchionne. «Je n'ai pas de nouvelles d'un accord imminent qui serait dans les tuyaux» à communiquer.