La Bourse de Toronto a encaissé de nouvelles pertes lundi, les opérateurs continuant à se défaire de leurs actifs plus risqués dans un contexte où la Réserve fédérale des États-Unis s'apprête à réduire ses mesures de relance et où de nouvelles inquiétudes surgissent quant à la reprise économique de la Chine.

L'indice composé S&P/TSX a chuté de 158,8 points pour terminer la journée à 11 836,86 points, après avoir cédé la semaine dernière un total de 192 points. L'indice phare du parquet torontois cédait jusqu'à 237 points plus tôt dans la séance.

Entre-temps, la vigueur du billet vert américain a continué à exercer une pression sur le dollar canadien, qui s'est déprécié de 0,27 cent US à 95,37 cents US. Plus tôt dans la journée, le huard avait reculé jusqu'à 94,75 cents US, son plus faible niveau depuis octobre 2011.

Les principaux indices boursiers américains ont aussi terminé la séance de lundi dans le rouge. La moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a rendu 139,84 points à 14 659,56 points, après avoir reculé la semaine dernière d'un total de 271 points. L'indice composé du Nasdaq a échappé 36,49 points à 3320,76 points et l'indice élargi S&P 500 a perdu 19,34 points à 1573,09 points.

Les marchés accumulent les pertes depuis que le président de la banque centrale américaine, Ben Bernanke, a signalé que la Fed croyait pouvoir commencer à réduire son programme d'achats obligataires plus tard cette année et y mettre fin d'ici le milieu de l'an prochain.

Les banques centrales à travers le monde ont gardé les taux d'intérêt à un faible niveau de diverses façons pour stimuler l'économie - ce qui a grandement profité aux marchés d'actions américains. Par exemple, le Dow affiche toujours une hausse de 10 pour cent par rapport au début de l'année.

La Chine a aussi pesé sur les marchés, le gouvernement ayant permis aux taux d'intérêt du secteur commercial de grimper, dans le cadre d'un effort visant à restreindre les prêts excessifs qui pourraient menacer la stabilité financière de la deuxième plus grande économie du monde.

Les marchés redoutent cependant que cette décision ne nuise aussi à la croissance économique. Les grandes banques chinoises, détenues par l'État, ne prêtent qu'à leurs plus grands clients, alors la grande majorité des plus petites entreprises doivent compter sur des prêts informels.

Le secteur des métaux de base a connu le plus important recul, soit 6,38 pour cent, le cours du cuivre ayant plongé de 7 cents US à 3,02 $ US la livre à la Bourse des matières premières de New York. L'action de Teck Resources (TSX:TCK.B) a rendu 1,55 $ à 21,22 $, tandis que celle de First Quantum Minerals (TSX:FM) a perdu 1,33 $ à 14,29 $.

Le prix de l'or a aussi continué sa dégringolade, abandonnant 14,90 $ US à 1277,10 $ US l'once à New York, ce qui a fait reculer le secteur aurifère de Toronto d'environ 4,25 pour cent. Le cours du lingot a reculé la semaine dernière à un creux de trois ans à la suite des indications de la Fed sur ses achats obligataires. L'action de Goldcorp (TSX:G) s'est débarrassée de 96 cents à 24,64 $.

Pendant ce temps, la banque américaine Goldman Sachs a révisé à la baisse ses perspectives pour le métal en 2013 et 2014, évoquant les risques croissants pour les prix attribuables à l'amélioration de l'environnement économique aux États-Unis. La banque table maintenant sur une once d'or à 1300 $ US l'once à la fin de l'année, une baisse de 9,4 pour cent par rapport à ses prévisions précédentes. L'once d'or devrait par ailleurs être à 1050 $ US d'ici la fin 2014, a poursuivi Goldman Sachs, un recul de 17,3 pour cent par rapport à ses prévisions précédentes.

Le secteur torontois de l'énergie a chuté de 1,23 pour cent, même si le prix du pétrole brut a récupéré une partie des pertes de la semaine dernière en s'emparant de 1,49 $ US à 95,18 $ US le baril à New York. Le titre de Cenovus Energy (TSX:CVE) a cédé 50 cents à 29,08 $.