Wall Street a terminé sans direction vendredi, le marché, toujours ébranlé par les récentes annonces de la banque centrale américaine, ne parvenant pas à rebondir franchement au lendemain de sa pire séance de l'année: le Dow Jones a gagné 0,28 % et le Nasdaq a cédé 0,22 %.

Selon des résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average, qui avait enregistré jeudi sa plus forte baisse en pourcentage depuis novembre 2012, a avancé de 41,08 points à 14 799,40 points.

Le Nasdaq à dominante technologique, miné par la chute de près de 10 % du fabricant de logiciels Oracle, a reculé de 7,38 points à 3357,25 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 s'est adjugé 0,27 % ou 4,24 points à 1592,43 points.

À Toronto, l'indice composé S&P/TSX a avancé de 27,08 points pour terminer la journée à 11 995,66 points.

La Bourse de New York a débuté la séance dans le vert avant d'effacer ses gains puis de se reprendre en fin de journée.

«Les investisseurs sont encore en train de digérer les propos de Ben Bernanke (le président de la Fed) et de tenter de trouver le niveau en dessous duquel ils ne veulent pas descendre», a remarqué David Levy, de Kenjol Capitol Management.

Il a en effet suffi pour faire trembler les marchés mondiaux que le président de la Fed avertisse mercredi que son institution pourrait ralentir d'ici la fin de l'année son programme de rachats de quelque 85 milliards de dollars par mois de bons du Trésor et de titres hypothécaires si la reprise économique se confirmait.

«Cela apporte un peu de clarté sur la politique monétaire des États-Unis dans les mois à venir et les gens sont en train de le prendre en compte, le plus rapidement possible», a avancé Art Hogan, de Lazard Capital Market.

Mais le président de l'antenne de St-Louis de la Fed, James Bullard, membre votant du Comité de politique monétaire (FOMC), a rajouté de la confusion en estimant que l'annonce faite par M. Bernanke de réduire les injections de liquidités dans le circuit financier avait été «inopportune».

De toute façon, «après l'intensité des dernières séances, vendeurs comme acheteurs sont un peu épuisés. Le marché a besoin de nouvelles informations pour s'engager dans une direction franche», a noté M. Hogan.

La volatilité des indices a été d'autant plus marquée que les investisseurs devaient aussi prendre en compte l'arrivée à expiration, comme une fois tous les trimestres, de quatre types de contrats à terme et d'options à l'occasion de la journée dite des «quatre sorcières».

La fébrilité du marché obligataire a aussi participé à la nervosité des courtiers. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a grimpé à 2,514 % contre 2,419 % jeudi soir, et celui à 30 ans à 3,567 % contre 3,514 % la veille, leur plus haut niveau depuis août 2011.

Sur le front des valeurs, le fabricant de logiciels Oracle a plongé de 9,26 % à 30,13 dollars après avoir fait état d'une stagnation de ses ventes annuelles, plombées par l'appréciation du dollar et l'économie morose, en particulier en Asie.

La banque Morgan Stanley, qui a annoncé avoir l'intention d'exercer son option d'achat afin de racheter entièrement sa société commune avec sa compatriote Citigroup, Morgan Stanley Smith Barney (MSSB), a lâché 0,91 % à 24,92 dollars.

Les autres établissements financiers américains ont, comme au cours des deux séances précédentes, continué à pâtir des annonces de la Fed: Citigroup a cédé 2,15 % à 46,87 dollars, Bank of America 1,51 % à 12,69 dollars, JPMorgan Chase 0,90 % à 52,01 dollars et Goldman Sachs 0,76 % à 154,23 dollars.

Le géant du négoce et de la transformation des matières agricoles Archer Daniels Midland (ADM) s'est pour sa part apprécié de 1,47 % à 33,09 dollars. Le groupe a annoncé être «en discussion sur la vente potentielle de ses activités cacao», un marché dont il est un des grands acteurs mondiaux.

Le spécialiste des réseaux sociaux Facebook a aussi terminé dans le vert (+2,64 % à 24,53 dollars) après le relèvement de la recommandation des analystes d'UBS.