BlackBerry continue de matérialiser le capital de sympathie gagné dans la communauté financière mondiale, cependant que les détracteurs pèsent encore lourd dans l'opinion du marché. Qui dit vrai? La réponse ne saurait tarder, alors que l'entreprise-vedette de Waterloo, en Ontario, comptabilise ses ventes.

Le titre spéculatif a connu une de ses meilleures semaines à la Bourse depuis longtemps, à la suite d'une recommandation favorable venue d'un banquier européen. Le titre s'est maintenu dans un marché baissier à la Bourse de Toronto, hier, après un bond de près de 6% la veille. Il termine la semaine à 14,67$, en hausse de 4% par rapport au vendredi précédent. L'action, négociée sous le symbole BB, avait touché un creux en 10 ans à 6,10$, en septembre dernier.

Ventes meilleures que prévu

Andy Perkins recommande depuis jeudi aux clients de la Société Générale d'acheter des actions de BlackBerry, en raison de ventes meilleures que prévu du Z10 (à écran tactile) et du Q10 (avec clavier physique). L'analyste londonien, qui a mené des vérifications auprès des opérateurs, dit s'attendre à ce que le fleuron technologique canadien affiche des ventes de plus de cinq millions d'appareils de la nouvelle génération au dernier trimestre, terminé le 2 mars. C'est nettement plus que le million d'appareils écoulés au trimestre précédent. Entre-temps, le Z10 avec le clavier si apprécié des adeptes est entré dans plusieurs pays, y compris aux États-Unis.

L'analyste de la Société Générale est le neuvième à encourager l'achat des actions de l'entreprise connue jusqu'à récemment sous le nom de Research In Motion. Hier, l'analyste Um Maynard, de la firme américaine Wells Fargo Securities, a réitéré sa confiance dans une mise à jour de son évaluation du titre. Les firmes CIBC Marchés mondiaux, Scotia Capital, Jefferies Securities, Eva Dimensions, Valeurs mobilières Cormark et Paradigm Capital appuient aussi BlackBerry.

À l'opposé, 21 analystes recommandent la vente des actions de BB. Ainsi, l'analyste senior Kris Thomson, de la Financière Banque Nationale, disait encore récemment aimer le Z10, mais douter qu'il puisse renverser le déclin des parts de marché. «Nous sommes un peu plus positifs à l'égard de BlackBerry, écrivait-il au lendemain d'une vidéoconférence avec les dirigeants de l'entreprise, mais nous ne pouvons toujours pas recommander ce stock sur des bases financières.»

Entre les deux camps, 13 analystes s'en tiennent à suggérer de conserver les actions en portefeuille de BlackBerry, toujours selon la recension de l'agence financière Bloomberg. On retrouve parmi eux l'influente firme Goldman Sachs ainsi que le gestionnaire de fortune américain Oppenheimer&Co.

On saura qui dit vrai le 28 juin. L'entreprise de Waterloo doit alors dévoiler ses ventes et les profits qu'elle en a tirés au premier trimestre de son nouvel exercice. Le dernier rapport, qui avait vu des profits de 98 millions US, ou 19 cents US par action, avait agréablement surpris les analystes qui attendaient plutôt une perte.

Andy Perkins, de la Société Générale, a changé sa recommandation concernant BlackBerry de «détenir» pour une proposition ferme d'achat avec un prix cible par action porté de 13 à 17$US. «Compte tenu des prix, les nouveaux BlackBerry se défendent assez bien contre les nouveaux appareils lancés sur le marché», écrit-il.