Il est déjà risqué d'investir dans les compagnies de technologie, car on ne sait jamais quand une innovation viendra modifier totalement l'environnement. Que dire alors de ce risque lorsque, en plus, les indices boursiers touchent de nouveaux sommets et que les titres que l'on aimerait acheter se sont appréciés de 10, 15, voire 20% au cours des 6 derniers mois?

L'adage qui dit «Acheter quand c'est bas et vendre quand c'est haut» est toujours vrai, explique Mark Lin, gestionnaire du fonds Renaissance Global Service and Tech de la famille CIBC Gestion d'actifs. «Lorsque les bons titres ont beaucoup monté, il est sage d'attendre la prochaine bonne occasion pour acheter», dit-il

Pour ceux qui ont des liquidités qu'ils doivent ou voudraient commettre sur les marchés, le gestionnaire suggère de le faire par tranches. Par exemple, n'investir que le tiers ou la moitié de la somme maintenant et attendre un recul pour compléter la position.

Pour Mark Lin, bien que les marchés se soient fortement appréciés depuis six mois, les facteurs sur lesquels il appuie sa sélection de titres n'ont pas changé. «Ce sont toujours les compagnies de logiciels et celles reliées à l'internet qui offrent le meilleur potentiel à long terme», réitère-t-il.

Mais aussi, compte tenu de la vitesse à laquelle l'innovation modifie le paysage technologique, il continue d'éviter les manufacturiers d'ordinateurs, de semi-conducteurs et autres produits technologiques.

Voici sa sélection.

Fiserv [[|ticker sym=FISV'|]]

Cours: 86,31$US

Haut et bas (52 semaines): 91,16$ - 65,64$

Bénéfice par action: 5,94$ (estimation 2013)

Dividende: Aucun

Profitant du développement rapide du paiement direct, FISV offre des solutions de paiement aux institutions financières et à leurs clients. Les banques préfèrent confier en sous-traitance le développement des plateformes de paiement lorsque le coût n'est pas trop élevé. Ça leur évite de gros investissements. «La croissance des bénéfices de FISV est à l'image de son graphique boursier qui est passé de 50$ à 90$ en moins de 2 ans», explique Mark Lin. Bien que le titre soit moins attrayant à la suite de cette hausse remarquable, le bénéfice continuera d'augmenter, estime l'analyste. «Dans le choix des titres technos, il faut toujours se demander ce que sera devenue la compagnie dans cinq ans», explique M. Lin. Grâce à sa pénétration, FISV sera encore là, selon lui.

Expedia [[|ticker sym='EXPE'|]]

Cours: 56,13$US

Haut et bas (52 semaines): 68,09$ - 43,06$

Bénéfice par action: 3,31$ (estimation 2013)

Dividende: 0,9%

Concurrente de Priceline, qui détient Booking.com, EXPE est en train de la rattraper sur tous les points, selon Mark Lin. «Elle possède de plus en plus tous les éléments du conseiller en voyages», dit-il. Elle offre autant les billets d'avion que les réservations d'hôtel et d'automobile, et même les voyages organisés. Le titre s'est quelque peu replié devant le début du mois de février, passant de 67$ à 57$. C'est que les bénéfices ont été affectés par le net ralentissement économique qui frappe l'Europe. Le marché américain étant plus mature, EXPE a des projets principalement outre-mer.

Google [[|ticker sym='GOOG'|]]

Cours: 859,10$US

Haut et bas (52 semaines): 920,60$ - 556,52$

Bénéfice par action: 46,15$ (estimation 2013)

Dividende: Aucun

La performance boursière de GOOG a démontré que les investisseurs ont nettement plus confiance en son modèle qu'en celui de Facebook. C'est en partie parce que la publicité sur GOOG est plus ciblée, explique Mark Lin. Lorsque vous effectuez une recherche sur Google, vous exprimez un intérêt pour la chose recherchée. «GOOG est le moteur de recherche numéro un et il va continuer de l'être», dit Mark Lin. De plus, GOOG utilise stratégiquement ses flux de trésorerie, note le gestionnaire. YouTube s'avère pour lui un actif clé. Et le développement rapide d'Android illustre bien l'importance de posséder un système d'exploitation.

Visa [[|ticker sym='V'|]]

Cours: 180,20$US

Haut et bas (52 semaines): 184,90$ - 112,02$

Bénéfice par action: 7,48$ (estimation 2013)

Dividende: 0,7%

Dans cette rubrique le 12 décembre dernier, Mark Lin confiait que Visa et MasterCard constituaient les deux plus importantes positions dans ses portefeuilles. Et bien que ces deux titres se soient appréciés de plus de 20% depuis 6 mois, ils continuent de représenter ses positions principales. La thèse qui supportait leur sélection à l'époque est toujours bien présente, selon lui. Visa évolue dans un créneau où la barrière à l'entrée est très élevée. Et elle profite aussi de la croissance économique de plus en plus rapide des pays émergents et du micro-paiement soutenue par des utilisateurs de téléphone intelligent toujours plus nombreux.