Comme une poussée de fièvre, les marchés boursiers ont ressenti soudainement une vague de volatilité durant quelques jours la semaine dernière. De lundi matin à jeudi, l'indice S&P 500 est passé de 1588 à 1541, ce qui représente un recul de 3%.

Cela a ramené dans l'actualité la perspective d'une correction importante des marchés boursiers, compte tenu de la hausse de près de 25% réalisée depuis l'été dernier.

Les médias ont fait grand cas de la volatilité des derniers jours surtout parce que le prix de l'or s'écroulait, entraînant avec lui le prix de plusieurs autres commodités.

Des reculs similaires du S&P 500 se sont produits en février et avant ça en décembre. Chaque fois, la baisse se limita à quelques points de pourcentage.

Et cette fois encore, ce n'est pas sûr du tout que le marché boursier s'écroulera, explique Clément Gignac, vice-président principal et économiste en chef à l'Industrielle Alliance.

La baisse du prix de l'or, en plus de s'expliquer par l'absence d'inflation et les craintes que des banques centrales veuillent éponger une partie de leurs déficits en vendant de l'or, est aussi attribuable à la liquidation forcée d'une grande quantité d'or par les fonds négociés en Bourse (FNB) spécialisés dans le précieux métal. «Lorsque les détenteurs de parts vendent, le gestionnaire du FNB n'a pas d'autre choix que de vendre de l'or», dit Clément Gignac.

Mais il faut bien comprendre que la Bourse américaine, ce n'est pas uniquement les marchés des commodités, explique l'économiste de l'Industrielle Alliance. L'indice S&P 500 se négocie à 14-15 fois les bénéfices, ce qui est très acceptable sur une base historique. Il y a même possibilité d'une expansion de ce multiple, compte tenu de l'absence de pression sur les salaires et des résultats des entreprises qui sont excellents, selon lui.

Dans le jargon boursier, on parle de correction lorsque le marché recule d'au moins 10%. On ne se rendra pas là, croit Clément Gignac. Au plus de 5 à 7%. «Beaucoup d'acheteurs se présenteront chaque fois que le marché boursier américain reculera un tant soit peu», dit-il.

Vivement une hausse du dividende chez Apple

La descente aux enfers des actions d'Apple va se poursuivre si la compagnie n'annonce pas une hausse significative du dividende, craint Daniel Niles, gestionnaire de portefeuilles chez AlphaOne Capital Partners, un hedge fund dont le siège social est situé en banlieue de Philadelphie. «S'ils ne le font pas, le cours de l'action pourrait tomber beaucoup plus bas», disait-il hier en entrevue à CNBC.

Apple pourrait aussi annoncer le versement d'un dividende spécial ou un programme de rachat massif de ses propres actions.

Si une hausse du dividende est nécessaire pour supporter le titre, c'est que la compagnie ne semble pas en voie de lancer prochainement de nouveaux produits dans les segments milieu et bas de gamme, ainsi que des téléphones intelligents plus gros comme le fait Samsung avec succès actuellement.

Successeur de Steve Jobs à la présidence d'Apple, Tim Cook a été clair sur les intentions de la firme lors de la dernière conférence téléphonique avec les analystes, rappelle Daniel Niles. Sur la question de la grosseur de l'iPhone, Tim Cook disait: «Nous avons réfléchi abondamment à la grosseur de l'écran et nous avons choisi le bon.» À la question d'un iPhone bas de gamme, il répondait: «Ce qui importe pour Apple, c'est de bâtir le meilleur produit du monde. Être dans le marché haut de gamme nous convient très bien.»

Les événements le forceront-ils à changer d'idée? À suivre.