Le géant américain de la restauration rapide McDonald's (MCD) a enregistré des résultats décevants au premier trimestre, où ses marges sont restées sous pression dans un environnement économique peu propice aux dépenses des consommateurs et sur fond de problèmes sanitaires en Asie.

D'après des chiffres publiés vendredi, le bénéfice net du groupe a stagné (+0,2 %) à 1,27 milliard de dollars.

Le bénéfice ajusté par action, qui sert de référence au marché, est ressorti un cent en dessous de la prévision moyenne des analystes, à 1,26 dollar.

Et si le chiffre d'affaires a progressé de 1 % à 6,61 milliards de dollars, les ventes à nombre de restaurants comparable, une variable centrale pour le groupe, sont en baisse de 1 % et devraient rester «légèrement négatives» en avril, a-t-il prévenu.

L'action McDonald's a clôturé vendredi en baisse de 1,95 % à 99,92 dollars.

«Nous continuons à nous attendre à des ventes à restaurants comparables en stagnation pour l'ensemble de l'année. Comme démontré ce trimestre, cela devrait fortement comprimer les marges», a noté la banque Jefferies.

Le directeur général, Don Thompson, a lui-même reconnu n'être «pas satisfait» des résultats du premier trimestre, lors de la traditionnelle conférence d'explication avec les analystes.

Il a invoqué une comparaison difficile avec la même période de 2012, qui avait profité d'un jour supplémentaire et d'une météo plus favorable, mais aussi «l'environnement économique difficile».

Il a évoqué la reprise lente de l'économie aux États-Unis, les révisions à la baisse des perspectives de croissance dans plusieurs pays du monde, la montée du chômage en Europe, notamment chez les jeunes.

«La confiance des consommateurs est en baisse dans beaucoup de marchés autour du monde et, en conséquence (...) les dépenses discrétionnaires sont en baisse», a noté M. Thompson, qui souligne que l'ensemble du secteur des «repas informels à l'extérieur» stagne ou se contracte sur ses principaux marchés.

Il a prévenu que si les effets de calendrier allaient s'atténuer au fil de l'année, «les pressions macroéconomiques vont persister». Il a aussi évoqué l'émergence de nouvelles difficultés, notamment la réapparition de la grippe aviaire en Asie, une région déjà frappée plus tôt cette année par une affaire de poulets nourris avec trop d'antibiotiques en Chine.

Dans ce contexte, «pour l'instant, c'est une bataille pour les parts de marché», a indiqué le directeur financier, Pete Bensen.

Le groupe s'efforce d'augmenter le nombre de ses clients et de prendre des parts à ses concurrents comme Burger King et Wendy's, au détriment de ses marges qui vont rester sous pression durant le reste de l'année, a-t-il prévenu.

McDonald's table toujours sur une stratégie qui combine «des prix d'entrée bas» avec des menus ou boissons à un dollar et «des produits plus haut de gamme». Mais dans l'environnement économique actuel, il ne peut pas augmenter ses prix autant qu'il le voudrait s'il veut attirer de nouveaux clients dans ses magasins, a-t-il reconnu.

Par zones géographiques, les ventes à nombre de restaurants comparable ont baissé de 1 % aux États-Unis, et de 1,1 % en Europe.

Dans la zone Asie-Moyen-Orient-Afrique, le recul atteint même 3,3 % «principalement en raison de la faiblesse persistante au Japon et de résultats négatifs en Chine» où les ventes ont baissé de 4,6 % sur le trimestre et où les consommateurs «se détournent du poulet», selon le directeur d'exploitation, Tim Fenton.