Google (GOOG) a enregistré une croissance solide et plus forte que prévu au premier trimestre, durant lequel il a réussi à nettement faire progresser ses revenus, notamment publicitaires.

Le groupe a annoncé un bond de 16% de son bénéfice net, qui a atteint sur le trimestre 3,35 milliards de dollars.

Le bénéfice courant par action, qui sert de référence au marché et exclut certains effets exceptionnels comme les coûts des rémunérations en actions versées aux dirigeants ou la restructuration en cours de la filiale de téléphones Motorola, a largement dépassé les prévisions du marché.

Il est ressorti à 11,58 dollars, quand les analystes attendaient en moyenne 10,69 dollars.

Ces chiffres n'ont toutefois provoqué qu'un enthousiasme limité à la Bourse de New York, où l'action gagnait 1,51% à 777,50 dollars vers 22H35 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture.

La bonne surprise sur le bénéfice s'explique par des charges fiscales moins importantes que prévu, tandis que les revenus sont «un peu faibles», jugeaient les analystes de la banque Canaccord dans une note.

Le chiffre d'affaires global du groupe a pourtant bondi de 31% à 14 milliards de dollars, dont environ 1 milliard pour Motorola.

Mais les revenus du seul Google une fois déduites les redevances versées à ses partenaires, qui servent de référence aux analystes, n'ont pas atteint les attentes, à environ 10 milliards de dollars contre 14 milliards espérés.

Un autre point sur lequel se focalisent les investisseurs est la façon dont le groupe s'adapte à l'essor des connexions internet depuis les appareils mobiles comme les téléphones intelligents, qui rapportent traditionnellement moins de recettes publicitaires que les accès classiques sur un écran d'ordinateur.

La direction du groupe n'a pas donné beaucoup de détails à cet égard lors de la traditionnelle conférence avec les analystes, le directeur financier Patrick Pichette assurant juste que «le mobile progresse».

Google a modifié récemment ses offres à destination des publicitaires, pour leur proposer des campagnes communes sur des appareils fixes et mobiles, afin de tenter de profiter davantage de l'essor de ces derniers.

Google est incontournable sur internet, avec son moteur de recherche homonyme, son navigateur Chrome ou le site de vidéos YouTube, de même que dans la téléphonie mobile où son système d'exploitation Android, utilisé par de nombreuses marques, s'est affirmé comme un grand concurrent d'Apple.

Mais il se positionne aussi sur d'autres champs d'activité, avec quelques projets futuristes comme des voitures sans chauffeur ou des lunettes avec caméra et internet intégrés, ou encore un projet de réseau internet ultra-rapide en fibre optique qu'il a commencé à déployer dans trois villes aux États-Unis.

«Nous investissons la majorité de nos ressources et de notre temps dans nos produits de coeur de métier ainsi que dans nos grands paris comme Chrome, YouTube et Android», a commenté le directeur général du groupe Larry Page.

«C'est pourquoi nous investissons dans des projets qui peuvent sembler spéculatifs aujourd'hui», a-t-il dit, reconnaissant toutefois qu'il était «difficile d'investir des montants importants dans ces choses».

Il a toutefois souligné que les lunettes utilisaient Android, et que l'écosystème créé autour du logiciel dans les smartphones et les tablettes pourrait s'y transposer.

Google a par ailleurs affiché sa confiance concernant Motorola, qu'il avait racheté l'an dernier avant tout pour ses brevets de téléphonie mobile et où il a lancé une intense restructuration, passant par des suppressions d'emplois et l'arrêt ou la vente de plusieurs pans d'activités.

M. Pichette a ainsi fait état de «beaucoup de progrès dans la transformation de Motorola».

Il a aussi assuré n'avoir, en dépit de la situation macroéconomique, «rien constaté qui sortait de l'ordinaire» dans l'activité du groupe en Europe et aux États-Unis.