La feuille de route, le modèle d'affaires et l'aptitude des dirigeants à bien gérer le capital, voilà les principaux facteurs qu'examine Carl Simard, président de Medici, Gestion de portefeuille stratégique, pour sélectionner les bons placements. «Nous ne cherchons pas à prévoir les fluctuations du marché à court terme, mais plutôt à investir dans les meilleures sociétés de notre univers d'investissement», dit-il.

Sur une courte période, la Bourse est imprévisible, mais à plus long terme, le cours boursier d'une entreprise tend à s'aligner sur ses profits, selon le gestionnaire. «C'est pourquoi toutes nos recherches visent à prévoir les profits et leur soutenabilité à long terme», dit-il.

Bien que les marchés se soient déjà beaucoup appréciés depuis le début de l'année, certaines sociétés exemplaires offrent toujours un excellent potentiel de rendement à long terme, selon Carl Simard. Voici sa sélection de quatre sociétés qui combinent rendement et faible risque.

Berkshire Hathaway (BRK.B)

Cours: 103,82$US

Haut et bas (52 semaines): 104,25$US - 78,21$US

Bénéfice par action: 5,98$US

Dividende: Aucun

Qui ne connaît pas la société créée par Warren Buffett, dont l'âge ne semble pas affecter les capacités de gestionnaire? En analysant soigneusement chacune des composantes de la société, on estime que l'ensemble vaut 125$ par action, explique Carl Simard. La direction de BRK.B indique qu'elle entend racheter ses propres actions, advenant que le cours chute en bas de 120% de sa valeur comptable, qui se situait au 31 décembre à 77,41$. «Cela rend improbable une importante baisse de son cours boursier», dit M. Simard. À ceux qui s'inquiètent de l'âge de l'«Oracle d'Omaha», le gestionnaire de Medici rétorque que chaque société dans laquelle BRK.B détient un investissement important est autonome, si bien que chacune conservera sa capacité de générer des bénéfices le jour où Warren Buffett devra se retirer.

Wells Fargo (WFC)

Cours: 37,30$US

Haut et bas (52 semaines): 38,20$US - 29,80$US

Bénéfice par action: 3,40$US

Dividende: 2,7%

L'entreprise fait partie des investissements importants de Berkshire Hathaway, et voici ce que Warren Buffett en dit: «Elle est la grande banque la mieux gérée aux Etats-Unis.» Analystes et investisseurs se sont montrés déçus d'une diminution de la marge d'intérêt nette de 0,18% en 2012. Mais ce résultat est dû à une entrée importante de nouveaux dépôts qui ont mis un certain temps à être redéployés, explique Carl Simard. La marge d'intérêt nette devrait donc se redresser en 2013. «De plus, le marché immobilier américain se rétablit, et WFC est en mesure d'en profiter grâce à son réseau de succursales acquis lors de l'achat de Wachovia en 2008», dit M. Simard. L'action de WFC s'échange actuellement à seulement 10 fois les bénéfices prévus pour 2013. «Un scénario de croissance conservateur nous permet d'estimer la valeur intrinsèque de WFC à 43$», ajoute-t-il. De plus, la banque a haussé son dividende de 36% en six mois.

Home Capital Group (HCG)

Cours: 58,14$

Haut et bas (52 semaines): 61,50$ - 42,00$

Bénéfice par action: 6,41$

Dividende: 1,8%

Certains croient peut-être que la qualité des prêts hypothécaires consentis par HCG est faible comparativement à celle des prêts des grandes banques canadiennes. Mais il n'en est rien, explique Carl Simard. «Au cours des derniers trimestres, les provisions pour pertes sur prêts de Home Trust, la filiale de Home Capital, ont été d'environ 0,30%, soit un taux similaire à celui de ses comparables bancaires, sinon meilleur,», dit-il. Les règles plus musclées mises en place par la SCHL au cours des dernières années ont profité à HCG. «Elle a su capitaliser en élargissant son bassin de prêts non assurés, dont le montant représente moins de 70% de la valeur de la propriété», explique le gestionnaire. Il estime la valeur intrinsèque de la société à 79$.

Atco Ltd. (ACO.X)

Cours: 90,20$

Haut et bas (52 semaines): 92,60$ - 69,04$

Bénéfice par action: 6,51$

Dividende: 1,5%

Société de services publics, elle détient 52,9% du capital-actions de Canadian Utilities (CU). Alors que CU montre actuellement une évaluation boursière de 5,19 milliards, celle d'Atco n'est que de 5,07 milliards, estime Carl Simard. C'est donc dire que le marché n'accorde aucune valeur à la division «Structure&Logistics» qui a pourtant généré des bénéfices de 115 millions l'année dernière et dont le taux de croissance est, bon an mal an, de 10 à 15%, explique le gestionnaire. La société a signé plusieurs ententes portant sur environ 20 ans avec les autorités réglementaires en Alberta. «Cela lui assure une croissance stable et prévisible à long terme», conclut Carl Simard.