Alors qu'elle annonçait des changements majeurs à sa haute direction, Québecor (T.QBR.B) a aussi publié jeudi ses résultats de fin d'exercice 2012.

Inférieurs aux attentes, même chez la filiale étoile Vidéotron, ces résultats ont fortement déçu les investisseurs et les analystes.

Les revenus et le bénéfice d'exploitation ont stagné au quatrième trimestre, alors que des surcoûts de financement ont fait basculer le profit net de 94%. Et pour tout l'exercice 2012, le profit net a fondu de 30% en dépit d'une progression de 4% des revenus et du bénéfice d'exploitation.

En Bourse, les actions de Québecor ont subi leur pire séance en près d'un an, terminant en baisse de 5,2%, à 43,66$.

Mince consolation toutefois pour ses actionnaires à plus long terme, ce repli de jeudi demeure limité après plusieurs mois d'une forte appréciation jusqu'au seuil historique de 46$ l'action, atteint cette semaine.

Aussi, même ébréchée jeudi, la valeur boursière de Québecor demeure supérieure de 20% à son niveau d'il y a un an, en net redressement après des années de léthargie.

C'est d'ailleurs la lecture que préférait en faire le premier vice-président de l'un de plus importants investisseurs chez Québecor, la Caisse de dépôt et placement du Québec.

«Nous regardons ça à long terme et, en ce sens, regarder la performance relative de Vidéotron. Ça demeure l'entreprise la plus rentable de son secteur au Canada (télécoms, câblodistribution). Et le quatrième trimestre de 2012 a été difficile pour tous dans ce secteur», a indiqué Normand Provost, en marge d'une allocution jeudi devant le Cercle finance et placement du Québec.

En effet, les plus récents résultats de Québecor montrent que Vidéotron est plus que jamais sa principale source de profit. Toutes ses autres activités dans les médias (journauxetmagazines, télédiffusion) et des loisirs culturels ont subi des reculs significatifs de rentabilité en fin d'exercice 2012 (voir le tableau).

N'empêche, ont noté des analystes, la rentabilité de Vidéotron au quatrième trimestre n'a pas progressé au même rythme que ses revenus et le nombre d'abonnés dans ses différents services de télécommunications.

«Les résultats financiers et l'ajout d'abonnés moindres que prévu chez Vidéotron démontrent clairement l'impact de la concurrence accrue provenant de Bell (BCE)», estime Maher Yaghi, analyste en télécoms et médias chez Valeurs mobilières Desjardins.

Pour son vis-à-vis Drew McReynolds, de RBC Marchés des capitaux, la marge bénéficiaire moindre de Vidéotron en fin d'exercice 2012 a évidemment déçu les actionnaires de Québecor. Mais pas autant que les «variations très négatives» observées dans ses activités de médias et de divertissements.

«Les résultats du secteur médias d'information ont accusé un recul important en 2012», a commenté le pdg sortant de Québecor, Pierre Karl Péladeau, au cours de l'annonce des résultats.

«Les médias traditionnels imprimés connaissent des bouleversements importants qui, combinés à une conjoncture économique stagnante, ont affecté la rentabilité de nos publications.»

La filiale Sun Media, qui possède une quarantaine de quotidiens dans neuf des dix principaux marchés urbains du pays, a notamment annoncé en novembre dernier la suppression de 500 emplois et la fermeture de deux usines afin d'économiser environ 45 millions par année.