L'indice Dow Jones vient d'atteindre un nouveau sommet, et le S&P 500 s'en approche. Questions de jours, semble-t-il. Mais au Canada, l'indice S&P/TSX est encore 15% plus bas que son sommet du 16 mai 2008.

Depuis le début de l'année, l'indice canadien sous-performe l'indice américain de 5%. Et s'il n'en tient qu'au groupe de recherche de Pavilion dirigé par le stratège Pierre Lapointe, cette situation n'est pas près de s'inverser. Une longue période de sous-performance de l'indice torontois vient à peine de commencer, selon eux.

De 2000 à 2010, la Bourse canadienne avait aisément surclassé le marché américain. C'était la période faste de la croissance de l'économie chinoise et du super cycle des prix des matières premières alors qu'aux États-Unis, le boom immobilier s'apprêtait à donner tête première contre le mur, rappelle M. Lapointe.

Le contexte actuel est fort différent, et il se compare beaucoup plus à la situation qui prévalait durant les années 90. Les principales caractéristiques de l'époque étaient un dollar américain fort, un marché immobilier décent aux États-Unis et une bonne croissance de l'économie américaine comparativement à des prix de maisons qui stagnaient au Canada, des prix de matières premières plutôt stables et un dollar canadien particulièrement faible.

Cela ne ressemble-t-il pas étonnamment à ce que l'on observe actuellement, et que bien des experts prévoient pour les prochaines années? Vivement le sud de la frontière pour les performances boursières.

»Hop, drop

Non, ce n'est pas le nom d'un nouveau style de danse. C'est plutôt la façon qu'ont les analystes de Piper Jaffray's, Craig Johnson et Leah Williams d'illustrer leurs prévisions quant à l'évolution des marchés bousiers américains pour les 18 prochains mois.

Le «hop» est le mouvement à la hausse d'environ 8% en cours depuis le début de l'année. Mais ils croient qu'une baisse de 10% est probable au cours des prochains mois, expliquaient-ils récemment en entrevue à CNBC.

Ce «drop» ne sera toutefois qu'un repli tactique qui fournira la meilleure occasion d'achat de l'année, selon eux. Car, après ce recul, les analystes de Piper Jaffray's prévoient un rallye important qui conduira le S&P 500 jusqu'au niveau de 2000 points d'ici le mois d'août 2014, soit une hausse de 30%.

Un repli des marchés s'avère de plus en plus probable, croit également Ron Meisels, président de Phases&Cycles, une firme de gestion spécialisée en analyse technique. C'est que certains indicateurs techniques ont commencé à montrer des divergences, c'est-à-dire qu'ils faiblissent alors que le marché continue de monter. Ces divergences sont généralement annonciatrices d'un changement de direction du marché.

Parmi ces divergences, M. Meisels cite la diminution du nombre de titres à la Bourse de New York qui atteignent de nouveaux sommets de 52 semaines depuis la fin du mois de janvier. Il prévoit que le S&P 500 baissera jusqu'à 1475. Mais il s'agira d'un recul souhaitable et salutaire compte tenu de la poussée des trois derniers mois. La hausse des marchés se poursuivra ensuite, croit-il lui aussi.

Une nouvelle vie pour les banques

Jeudi, les investisseurs sauront dans quelle mesure les 18 plus grandes banques américaines pourront retourner du capital à leurs actionnaires. C'est à ce moment que la Réserve fédérale (Fed) révélera les résultats de la 2e phase des tests de résistance qu'elle fait passer à ces banques depuis la crise financière. Si la Fed est satisfaite de la façon dont les banques se comportent lorsque soumises à des hypothèses draconiennes de ralentissement économique et de chute des marchés boursiers, elle leur permettra de racheter leurs propres actions, et surtout d'augmenter leurs dividendes.

Si les Bourses américaines ont retrouvé leur sommet d'avant la crise financière, ce n'est pas le cas des actions des grandes banques qui sont encore bien loin d'avoir récupéré toutes les pertes encourues.

Mais cela pourrait bien changer si la Fed est satisfaite des tests de résistance, croit Richard Bove, analyste et spécialiste des banques pour le courtier américain Rafferty Capital Markets LLC. Une hausse des dividendes permettrait aux actions des banques américaines de grimper substantiellement, selon lui. Surtout que pour certaines de ces banques, ces hausses de dividendes seraient majeures. Les résultats des tests de résistance révélés jeudi permettront d'identifier celles qui augmenteront le plus leurs dividendes.

Si les banques américaines vous intéressent, branchez-vous sur la Fed jeudi matin.

La BCE est là

Malgré les résultats de l'élection italienne qui auraient pu ébranler la confiance des investisseurs, les taux des obligations du gouvernement espagnol de 5 et 10 ans sont tombés à leur plus bas depuis plus de deux ans.

Rappelons que le président de la Banque centrale européenne avait désamorcé la crise européenne à la fin de l'été dernier en promettant de faire tout ce qu'il fallait pour assurer le bon fonctionnement de la zone euro.

Pas de doute, les investisseurs continuent de le croire.