SNC-Lavalin a modifié la composition de son équipe de haute direction et créé une nouvelle structure organisationnelle, la firme d'ingénierie mondiale tentant de tourner la page sur la récente controverse qui a nui à sa réputation.

Le changement le plus significatif est la création d'une nouvelle division des ressources et de l'environnement, laquelle sera dirigée par Neil Bruce, un ancien chef de l'exploitation chez Amec.

La Londonienne Amec [[|ticker sym='L.AMEC'|]] est une concurrente de SNC-Lavalin parmi les grands leaders internationaux en ingénierie, gestion de projets et génie-conseil, avec 29 000 employés et des clients dans les secteurs du pétrole et du gaz naturel, des mines, de l'énergie propre, de l'environnement et des infrastructures.

M. Bruce travaillera à Londres et supervisera la division, qui sera la plus grande et la plus diversifiée et se concentrera sur les hydrocarbures et les produits chimiques, les mines et la métallurgie, l'environnement et l'eau. Elle devrait être responsable d'environ 38 pour cent du chiffre d'affaires total de la société.

SNC-Lavalin International deviendra en outre le groupe Activités d'exploitation mondiale et sera dirigé par Christian Jacqui, anciennement vice-président directeur en Europe. M. Jacqui travaillera lui aussi à Londres et supervisera la mondialisation des activités de la société.

Patrick Lamarre, qui était vice-président directeur de la division de l'énergie mondiale de SNC, a démissionné mais restera disponible à la société jusqu'au 1er juin. M. Lamarre sera remplacé sur une base intérimaire par Scott Thon, président de la filiale AltaLink de SNC.

Les changements ont été annoncés par le chef de la direction Robert Card, un Américain nommé à ce poste en octobre alors que la société était embourbée dans une série de scandales financiers.

«Ces changements témoignent de nos efforts continus visant à renforcer encore davantage la structure de gestion de la société et d'étendre sa portée», a déclaré M. Card dans un communiqué.

«Ces annonces sont une occasion de déployer un volet préliminaire du plan d'orientation stratégique de la société; d'autres volets suivront dans les prochains mois.»

À la Bourse de Toronto, l'action de SNC-Lavalin a brièvement atteint son plus haut niveau depuis qu'elle a révélé l'existence de paiements suspects à des agents étrangers, en février dernier. L'action a grimpé à 44,91 $, avant de redescendre pour clôturer à 44,36 $, ce qui représente un gain de 33 cents par rapport à la fermeture de la veille.

Même si certains segments d'activités seront transférés à Londres, SNC-Lavalin [[|ticker sym='T.SNC'|]] a indiqué que son siège social resterait à Montréal.

Une porte-parole de l'entreprise a indiqué que SNC resterait une société québécoise avec une présence francophone «forte».

Quatre des 13 membres du bureau du président sont des Québécois francophones, incluant le directeur financier Gilles Laramée, qui dirigera une nouvelle division d'affaires supervisant les infrastructures, les concessions et les investissements. Les autres sont Jean Beaudoin, des systèmes de gestion intégrée, le chef du contentieux Réjean Goulet et la chef de ressources humaines Darleen Caron.

«SNC-Lavalin est une société internationale qui a ses racines au Québec. Nous sommes énormément fiers de cet héritage et du rôle qu'il joue dans ce que nous sommes aujourd'hui et serons à l'avenir», a affirmé dans un courriel Leslie Quinton, vice-présidente principale aux communications mondiales d'entreprise chez SNC-Lavalin.

Néanmoins, le visage SNC-Lavalin a beaucoup changé depuis l'époque où des Québécois étaient à la tête de l'entreprise et en dirigeaient d'importants secteurs d'activités.

D'autres changements verront Michael Novak devenir vice-président directeur aux affaires gouvernementales, autochtones et économiques mondiales, en poste à Montréal.

Dale Clarke, vice-président directeur aux mines et à la métallurgie, et Ric Sorbo, vice-président directeur par intérim du secteur des hydrocarbures et produits chimiques, relèveront de M. Bruce.

M. Bruce travaille depuis plus de 30 ans au sein des secteurs du pétrole et du gaz, de l'exploitation minière et de l'énergie, et ce, à l'échelle mondiale, avec une vaste expérience «en gestion du changement et en développement organisationnel» visant l'efficience opérationnelle et la croissance stratégique, a affirmé SNC-Lavalin.

«Fort de ses relations étroites avec les clients, de sa vaste connaissance des secteurs des ressources et de l'environnement, ainsi que des divers intervenants clés à l'échelle internationale, M. Bruce est tout désigné pour assumer la direction de ce groupe et mettre l'accent sur la création d'une plateforme solide grâce à laquelle nous pourrons faire croître le résultat net mondial et soutenir la croissance à long terme», a indiqué l'entreprise.

SNC-Lavalin est l'un des plus importants groupes d'ingénierie et de construction au monde, avec 32 000 employés ainsi que des activités dans plus de 100 pays.

Neil Bruce