Les marchés nord-américains ont affiché d'importants reculs mercredi, au lendemain de l'élection présidentielle américaine, laquelle a soulevé certaines inquiétudes quant aux efforts qui devront être déployés pour empêcher que ne survienne la «falaise fiscale» aux États-Unis.

La soi-disant falaise fiscale consiste en une série d'augmentations d'impôts et de réductions de dépenses budgétaires qui entreront automatiquement en vigueur au début de 2013, à moins que démocrates et républicains du Congrès ne s'entendent sur un plan budgétaire alternatif. Les investisseurs craignent que ces mesures n'entraînent l'économie américaine dans une nouvelle récession.

L'indice composé S&P/TSX a chuté de 130,61 points et clôturé à 12 230,59 points, les pertes ayant été limitées par les gains des titres aurifères.

Les investisseurs canadiens ont aussi dû digérer les rapports financiers de plusieurs entreprises des secteurs des ressources naturelles et des industries, et plusieurs poids lourds ont raté les prévisions des analystes.

Les pertes des marchés new-yorkais ont été encore plus sévères. La moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a culbuté de 312,95 points à 12 932,73 points, connaissant sa pire journée en 2012.

L'indice composé du Nasdaq a échappé 74,64 points tandis que l'indice élargi S&P 500 a retraité de 33,86 points à 1394,53 points.

À Toronto, la Bourse de croissance TSXV a perdu 12,43 points à 1290,71 points.

Le dollar canadien a quant à lui rendu la plus grande partie de son gain de 0,5 cent US de la veille et s'est déprécié de 0,44 cent US à 100,39 cents US.

La plupart des matières premières ont vu leur cours chuter pendant que le billet vert américain avançait à un sommet de deux mois, et les investisseurs se sont fait rappeler combien l'économie européenne restait fragile, en attendant la tenue, plus tard dans la nuit, d'un important vote du Parlement grec sur les mesures d'austérité.

Mais les résultats électoraux ont mis en place un environnement divisé pour les mois à venir, les démocrates détenant la majorité au Sénat tandis que les républicains contrôlent la Chambre des représentants. Cela pourrait potentiellement bloquer les efforts pour faire adopter certains projets de loi, particulièrement ceux touchant aux finances publiques du pays.

«Et cela pourrait être une mauvaise nouvelle pour les marchés, particulièrement en l'absence de signes concrets de volonté de collaboration ou de compromis, chez les républicains comme chez les démocrates, afin d'obtenir une réforme fiscale réellement viable», a observé Andrew Pyle, conseiller en investissement chez ScotiaMcLeod à Peterborough, en Ontario.

Le désinvestissement de mercredi était aussi attribuable à la révision à la baisse des prévisions économiques de l'Union européenne (UE) pour ses 27 États-membres. La branche exécutive de l'UE a dit s'attendre maintenant à ce que le produit intérieur brut de la région se contracte de 0,3 pour cent sur un base annuelle en 2012, plutôt que de rester stable, tel que prédit au printemps.

Le rapport de la commission a en outre confirmé que la crise n'épargnait pas l'Allemagne, la plus grande économie de l'Europe et son traditionnel moteur de croissance. Selon ses prévisions, l'Allemagne ne devrait afficher qu'une croissance de 0,8 pour cent en 2012, comparativement à une prévision précédente de 1,7 pour cent.

Les prix des matières premières ont réalisé d'importants reculs pour faire suite aux gains de mardi.

Le secteur de l'énergie a affiché le déclin le plus prononcé à Toronto, soit 2,25 pour cent, la hausse du dollar américain et l'annonce de plus grandes réserves américaines pour la dernière semaine ayant faire plonger le cours du pétrole brut de 4,27 $ US à 84,44 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York.

L'action de Canadian Natural Resources (TSX:CNQ) a perdu 1,25 $ à 28,95 $, tandis que celle de Suncor Énergie (TSX:SU) a laissé 92 cents à 33,67 $.

Le secteur des métaux de base a presque retraité de deux pour cent, le cours du cuivre ayant abandonné 7 cents US à 3,44 $ US la livre à New York. L'action de Turquoise Hill Resources (TSX:TRQ) a cédé 37 cents à 8,49 $, tandis que celle de First Quantum Minerals (TSX:FM) a rendu 48 cents à 22,91 $.

La vigueur du dollar américain a mis de la pression sur les cours des matières premières parce qu'un billet vert plus fort rend les ressources naturelles - dont le prix est établi en dollar américain - plus coûteuses pour les détenteurs d'autres devises.

Le secteur industriel a aussi pesé sur le parquet torontois, victime, notamment, des résultats trimestriels décevants dévoilés par Bombardier (TSX:BBD.B). Même le bénéfice du géant du transport a grimpé au troisième trimestre par rapport à l'an dernier, ses revenus ont reculé et déçu les analystes. L'action de Bombardier a effacé 16 cents, soit 4,43 pour cent, à 3,45 $.

Le secteur de la finance a retraité de 1,17 pour cent, l'action de la Financière Manuvie (TSX:MFC) ayant rendu 52 cents à 12 $ tandis que celle de la Banque Royale (TSX:RY) a laissé 81 cents à 56,33 $.

Les actions du groupe de l'or ont été les seules à grimper collectivement, d'environ 1,5 pour cent. Le cours du lingot d'or a pourtant échappé 1 $ US à 1714 $ US l'once à New York. L'action de Barrick Gold (TSX:ABX) a grimpé de 87 cents à 36,15 $.