L'action Facebook (FB) s'envolait de 20% mercredi matin à la Bourse de New York, au lendemain de résultats trimestriels montrant des progrès dans ses recettes publicitaires, notamment mobiles.

L'action du réseau social en ligne était en hausse de 19,79% ou 3,86$ à 23,36$ US vers 11h30 mercredi matin à la Bourse de New York. Il s'agit d'un léger repli par rapport au prix de 24,25$ atteint un peu plus tôt en matinée.

L'action reste encore très loin de son cours d'introduction de 38 dollars en mai, mais elle a nettement remonté depuis son plus bas de 17,55 dollars touché en septembre.

Facebook a ravi ses actionnaires hier avec des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, notamment en termes de recettes publicitaires, et a enfoncé le clou sur sa détermination à gagner de l'argent avec les connexions mobiles en plein essor.

«Je veux rejeter ce mythe selon lequel Facebook ne peut pas gagner d'argent avec le mobile», a affirmé lors d'une conférence avec les analystes le fondateur et directeur général du réseau social, Mark Zuckerberg, répétant à l'envi les deux nouveaux mots clés de son groupe: «monétisation» et «mobile».

Facebook a certes bouclé le troisième trimestre sur une nouvelle perte nette, de 59 millions de dollars, après déjà 157 millions au deuxième.

Mais cela n'a pas du tout inquiété les investisseurs. En excluant d'importantes rémunérations en actions versées dans le cadre de l'entrée en Bourse, le groupe aurait achevé le trimestre dans le vert, avec un bénéfice de 311 millions de dollars. Cela représente 12 cents par action, soit un cent de mieux que ce qu'attendait le marché.

Le chiffre d'affaires a dépassé encore plus nettement les attentes en progressant de 32% à 1,26 milliard de dollars, pour seulement 1,23 milliard attendus.

Les analystes de la maison de courtage Topeka ont noté «une accélération nettement meilleure de la croissance dans la publicité», y voyant le résultat de nouveaux produits lancés récemment par le groupe.

Les recettes publicitaires, qui représentent la plus grande partie du chiffre d'affaires de Facebook, ont augmenté au total de 36% sur un an, à 1,09 milliard de dollars. Au deuxième trimestre, la croissance avait été de seulement 28%.

Facebook a en outre précisé que 14% de ses recettes publicitaires, soit environ 150 millions de dollars, avaient été générés avec les mobiles, un créneau où le groupe était presque absent il y a encore seulement quelques mois.

«Mythe»

La débâcle boursière de Facebook, dont l'action s'est effondrée d'environ 40% comparé à son prix d'introduction de 38 dollars en mai, s'explique essentiellement par les inquiétudes des investisseurs sur la capacité du groupe à monétiser sa gigantesque base d'utilisateurs.

Sur le milliard de membres du réseau, 600 millions s'y connectent depuis un appareil mobile.

Le «mythe» de l'incapacité de Facebook à les monétiser «pouvait sembler réel plus tôt cette année, parce que nous n'avions pas encore essayé», a relevé Mark Zuckerberg.

Mais Facebook s'est mis il y a quelques mois à lancer des produits apparaissant directement dans le fil d'actualité des usagers, donc mieux adaptés aux plus petits écrans des téléphones intelligents.

Il en tirait déjà fin septembre plus de 4 millions de dollars par jour, contre 1 million trois mois plus tôt, a souligné le directeur financier David Ebersman.

«Nos opportunités dans le mobile sont l'aspect le plus mal compris de Facebook aujourd'hui», a martelé Mark Zuckerberg, réaffirmant qu'à long terme son groupe gagnerait plus d'argent avec les connexions mobiles qu'avec les accès depuis un ordinateur de bureau classique.

Il a souligné que le mobile permettait d'atteindre plus de personnes, qui accèdent plus souvent au site, et s'y montrent aussi plus «engagées», pour publier des contenus ou réagir à ceux d'autres utilisateurs.

«Nous en sommes seulement au début dans nos produits de monétisation sur mobile», a-t-il encore assuré.

La numéro deux de Facebook, la directrice d'exploitation Sheryl Sandberg, a aussi reconnu qu'il restait «un long chemin à faire» pour proposer davantage de publicités mieux ciblées et plus pertinentes. Mais «ce progrès dans la qualité se transmettra aussi aux revenus», a-t-elle promis.