La Bourse de Toronto a clôturé mardi en baisse de plus de 150 points, la publication d'une série de résultats trimestriels américains jugés décevants ayant rappelé aux investisseurs la fragilité de la reprise économique mondiale.

L'indice composé S&P/TSX a reculé de 177,71 points pour terminer avec 12 225,84 points, après avoir affiché en cours de séance une baisse de 262 points. Les pertes se sont étendues à l'ensemble des secteurs du parquet torontois.

La Bourse de croissance TSXV a échappé 18,9 points et terminé à 1289,5 points.

Le dollar canadien a reculé de 0,01 cent US à 100,74 cents US après que la Banque du Canada eut maintenu son taux d'intérêt directeur à un pour cent, tout en rappelant qu'elle le ferait grimper éventuellement. Plus tôt dans la journée, le huard avait reculé jusqu'à 100,23 cents US, son plus faible niveau depuis le début août.

Aux États-Unis, les principaux indices boursiers ont reculé après que le fabricant de produits de chimie DuPont eut déçu avec des résultats inférieurs aux attentes et que le conglomérat 3 m eut réduit ses prévisions de bénéfice.

La moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a plongé de 243,36 points à 13 102,53 points, tandis que l'indice composé du Nasdaq a retraité de 26,5 points à 2990,46 points et que l'indice élargi S&P 500 a chuté de 20,71 points à 1413,11 points.

Les ventes de 3 m ont reculé au plus récent trimestre, ce qui est partiellement attribuable à la faiblesse des marchés étrangers. Les multinationales ont de la difficulté à vendre leurs produits et services en Europe, qui doit composer avec la crise de la dette mais aussi avec une récession qui s'accroît à plusieurs pays membres de la zone euro.

«La récession en Europe est très réelle», a observé Bernard Schoenfeld, stratège principal en investissement pour la Bank of New York Mellon Wealth Management à New York.

«Elle ne va pas disparaître très rapidement et elle va certainement affecter négativement les résultats des sociétés exportatrices aux États-Unis.»

La forte croissance qui a profité aux marchés en émergence comme la Chine et l'Inde connaît aussi un ralentissement.

Les attentes pour la saison des résultats trimestriels en cours étaient déjà faibles; les analystes tablent même sur un recul par rapport à l'an dernier, ce qui serait une première depuis 2009.

Des analystes de Credit Suisse ont noté mardi dans un rapport que, «avec à peu près 25 pour cent de la saison des résultats américains derrière nous, la croissance des bénéfices par action annuels est généralement stable.»

À Toronto, le secteur de la finance a reculé mardi de 1,3 pour cent pendant que le secteur bancaire canadien faisait les manchettes.

La Banque Royale a confirmé son rachat des activités canadiennes de financement automobile et de dépôt d'Ally Financial, au coût net de 1,4 milliard $. Mais l'action de la banque s'est retrouvée prise dans le tumulte généralisé du marché et a perdu 1,66 $ à 56,94 $.

Le détaillant américain à bas prix Target a pour sa part annoncé avoir vendu à la Banque TD son portefeuille de cartes de crédit Visa et de cartes de crédit de marque privée de Target aux États-Unis pour environ 5,9 milliards $ US. Le titre de la TD a rendu 83 cents à 82,09 $.

Les cours des matières premières ont souffert de la décision de l'agence Moody's Investor Services de réduire la note de cinq régions de l'Espagne au rang de pacotille, ce qui a lancé une nouvelle ronde de craintes par rapport à la crise de la dette en Europe.

L'Espagne est au coeur de la crise européenne. Elle connaît actuellement sa deuxième récession en trois ans et le taux de chômage s'y situe à près de 25 pour cent.

Le secteur torontois des métaux de base a échappé 2,25 pour cent, le cours du cuivre ayant reculé de 5 cents US à 3,57 $ US la livre. Le prix du cuivre est pratiquement considéré comme un indicateur économique en soi en raison de son utilisation dans un très grand nombre d'industries. Le titre de Teck Resources s'est départi de 79 cents à 30,54 $.

Le cours du pétrole brut a cédé 1,98 $ US à 86,67 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York, un creux de trois mois attribuable à l'incertitude entourant la demande pour l'or noir.

Le secteur torontois de l'énergie a perdu près de deux pour cent, l'action de Suncor Énergie ayant notamment perdu 72 cents à 32,66 $.

Le cours du lingot d'or s'est déprécié de 16,90 $ US à 1709,40 $ US l'once à New York, son plus faible niveau de fermeture depuis le début septembre. Le secteur aurifère du TSX a retraité d'environ 2,5 pour cent. L'action de Goldcorp a effacé 1,13 $ à 42,25 $.