Si les augures sont mauvais pour les entreprises américaines alors que débute la saison de publication des résultats du troisième trimestre, les pronostics demeurent positifs pour les principales sociétés canadiennes inscrites en Bourse.

Selon les données colligées par l'agence Bloomberg, les analystes financiers escomptent encore une croissance substantielle des bénéfices des grandes sociétés canadiennes à capital ouvert cet automne. Leurs bénéfices pourraient encore croître de près de 15% du deuxième au troisième trimestre, même si le chiffre d'affaires combiné devrait demeurer plutôt stable malgré le gain saisonnier. Suivrait un gain de 3%, du troisième au quatrième, à la faveur du boom des ventes des Fêtes.

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L'exercice entier de 2012 se terminerait ainsi avec une avance de 14% sur l'année précédente, en ce qui a trait aux bénéfices affichés des entreprises composant l'indice global S&P TSX de la Bourse de Toronto [[|ticker sym='IT.TSXCI'|]]. La croissance ralentirait toutefois à 3% l'an prochain.

Seulement un marché boursier sur sept dénote, comme Toronto, un élan positif des résultats des entreprises inscrites, dans les pays économiquement développés.

D'énormes divergences sont notables d'un secteur à l'autre. Des baisses de rentabilité sont prévues pour les secteurs de la consommation, discrétionnaires ou non, et plus encore pour les entreprises télécommunications. Ainsi la cible est abaissée pour les Reitmans, Dorel et Metro dans le premier groupe.

La santé et les technos

Par contre, les pronostics sont toujours favorables pour les secteurs de la santé et de la technologie, dont les profits pourraient respectivement tripler et quadrupler. Dans le premier cas, on peut compter sur l'acquéreur en série Valeant, de Laval. Dans le second, tant Celestica qu'Open Text et l'entreprise de robotique MacDonald Dettwiler devraient faire oublier les malheurs de Research in Motion, si l'on en croit toujours les prévisions des analystes financiers.

«À notre avis, cela relève d'un trop grand optimisme», nuance toutefois l'économiste Stéphane Marion, de la Banque Nationale, après examen des perspectives de chiffres d'affaires, de marges bénéficiaires et de bénéfices des entreprises canadiennes inscrites en Bourse.

«Collectivement, les sociétés de l'indice S&P TSX ont peu de latitude pour augmenter leurs marges au cours des deux prochains trimestres. Si l'économie canadienne croît au rythme nominal de 4% au cours de la prochaine année, nous pensons qu'une hausse des bénéfices de l'indice de 4% à 8% est une estimation juste de ce qui est possible dans un environnement d'expansion économique», poursuit l'économiste, qui note que la hausse du huard pèse généralement sur les bénéfices réalisés à l'étranger.

Si les affaires ne vont pas si mal, il est toutefois peu probable de voir des hausses de dividendes au cours des prochaines semaines. Les analystes estiment que les entreprises canadiennes ont déjà fait preuve de beaucoup de générosité à l'égard de leurs actionnaires vu l'état de l'économie et de leur bilan, cette année. Les cinq grandes banques ont en outre relevé leur dividende à l'occasion de la publication de leurs résultats financiers, le mois dernier. Plusieurs entreprises comme Shoppers Drug Mart, Tim Hortons et Suncor poursuivent le rachat de leurs actions, ce qui est une autre manière de retourner une part de leurs profits à leurs actionnaires.