Pendant que Hewlett-Packard (HPQ) poursuit sa descente aux enfers, le secteur de la technologie n'en continue pas moins d'avoir la cote auprès des investisseurs. Et cela devrait se poursuivre.

Alors que le S&P 500 est à la hausse de 13,5% depuis le début de l'année, l'indice sectoriel de la technologie a gagné plus de 20% durant cette période. Et plusieurs facteurs militent en faveur d'une poursuite de cette surperformance au cours des prochains trimestres, selon Stéphane Rochon, chef de la recherche chez BMO Nesbitt Burns.

D'abord, les sociétés américaines et internationales dans la plupart des secteurs d'activité devraient continuer d'augmenter leurs dépenses en technologie de l'information. «Aujourd'hui, posséder les systèmes technologiques les plus sophistiqués n'est plus un luxe, mais une question de survie», dit M. Rochon. Et grâce à des liquidités élevées, elles ont la capacité de le faire.

De plus, les entreprises du secteur de la technologie du S&P 500 combinent à la fois un niveau d'encaisse élevé et un ratio de paiement de dividende très bas. Le potentiel de croissance des dividendes dans le secteur est donc parmi les plus élevés.

Également, la valorisation du secteur demeure fort attrayante. La croissance prévue des bénéfices est telle que le ratio cours/bénéfices n'est que 12,5 fois les profits anticipés pour les 12 prochains mois. Cela se compare à un ratio de 14 fois pour l'ensemble du S&P 500.

Enfin, Stéphane Rochon ne craint pas de favoriser les technos, bien qu'il s'agisse d'un secteur cyclique. C'est que même si le taux de croissance économique est actuellement relativement bas, la tendance économique suit maintenant une trajectoire ascendante, ce qui augure bien pour les prochains trimestres, selon lui.

Pourquoi le marché américain?

Les investisseurs canadiens ont intérêt à se tourner vers le marché américain lorsque vient le temps d'investir dans le secteur de la technologie. C'est qu'à la Bourse de Toronto, le sous-indice des technos du S&P/TSX se limite à sept entreprises, dont l'une d'elles est bien sûr Research in Motion [[|ticker sym='T.RIM'|]]. Ce secteur ne représente que 1% de la capitalisation boursière du S&P/TSX, explique Stéphan Buu, gestionnaire de portefeuilles chez CTI Capital.

À la Bourse de New York, le sous-indice comporte plus de 70 entreprises qui totalisent 20% de la capitalisation boursière du S&P 500.

Les investisseurs peuvent détenir tout le secteur en achetant le fonds négocié en Bourse XLK qui réplique le sous-indice. «Ce fonds permet à l'investisseur de diversifier son placement dans un grand nombre d'entreprises qui sont en constante innovation et dont les plus convoitées ont un bilan financier très sain», dit M. Buu. Les plus performantes depuis le début de l'année ont été Sprint Nextel (123%) [[|ticker sym='S'|]], Seagate Technology (83%) [[|ticker sym='STX'|]], Apple (65%) [[|ticker sym='AAPL'|]], eBay (60%) [[|ticker sym='EBAY'|]] et Teradata (56%) [[|ticker sym='TDC'|]].

Par ailleurs, acheter le fonds négocié ne vous permet pas d'éviter de détenir certains titres moins recommandés. Parmi ceux-là, Hewlett-Packard (-42%) et Dell (-35%) [[|ticker sym='DELL'|]]. «Bien qu'ils aient beaucoup baissé, ils demeurent des titres à éviter absolument», dit Stéphane Rochon. Étant des fabricants de PC, ils sont dans un secteur en perte de vitesse et ils démontrent depuis quelques années des problèmes de performance persistants, selon lui.

Les titres à privilégier

Le chef de la recherche de BMO Nesbitt Burns privilégie quelques blue chips du secteur qui occupent chacun une position dominante dans leur niche respective, dont la mission est essentielle pour les clients, qui augmentent constamment leurs prévisions de revenus et de profits, qui possèdent d'abondantes liquidités et dont la valorisation boursière demeure attrayante.

Il s'agit de CISCO [[|ticker sym='CSCO'|]] dans la fabrication d'équipement de télécommunications, d'EMC pour l'entreposage de données à l'heure de la transformation vers le nuage informatique, du producteur d'équipement pour le sans-fil Qualcomm [[|ticker sym='QCOM'|]] qui surfe sur la vague Apple, et d'Oracle [[|ticker sym='ORCL'|]], le plus puissant fournisseur de bases de données dont environ 60% des revenus annuels sont récurrents.

Google [[|ticker sym='GOOG'|]] et Apple demeurent également des choix de premier ordre, mais ils sont probablement un peu surachetés pour l'instant, selon Stéphane Rochon.