La Bourse de New York s'est envolée jeudi, dopée par les nouvelles mesures de soutien de la Réserve fédérale des États-Unis (Fed) à l'économie américaine: le Dow Jones s'est apprécié de 1,55% et le Nasdaq de 1,33%.

Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a avancé de 206,51 points à 13.539,86 points, clôturant à son plus haut niveau depuis le 26 décembre 2007, et le Nasdaq, à dominante technologique, a avancé de 41,52 points, à 3.155,83 points, son plus haut depuis le 15 novembre 2000.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 battait lui aussi de nouveaux records et se hissait à un seuil inédit depuis le 31 décembre 2007, en hausse de 1,63% (+23,43 points) à 1.459,99 points.

«Il est rare de voir le marché bondir à ce point sur une nouvelle qui était déjà anticipée, mais je pense que la nature de l'annonce de la Réserve fédérale et l'ampleur énorme de l'assouplissement monétaire» annoncé ont changé la donne, a noté Chris Low, de FTN Financial.

«C'est aussi le fait que les nouvelles mesures ne sont pas limitées dans le temps (...). Tout cela a été très stimulant pour le marché», a-t-il ajouté.

À l'issue d'une réunion de deux jours de son comité de politique monétaire, la Fed a annoncé jeudi son intention de racheter de nouveaux titres sur les marchés financiers afin de soutenir la relance du marché de l'emploi et de l'immobilier.

À partir de vendredi, la Fed rachètera ainsi des titres adossés à des créances immobilières émis par les organismes de refinancement hypothécaires parapublics à raison de 40 milliards de dollars par mois. Elle promet également de maintenir son taux directeur, quasi nul depuis plus de trois ans et demi, à un niveau «exceptionnellement bas» jusque mi-2015 au moins si nécessaire.

«C'est un peu une piqûre vitaminée, un +sugar rush+, pour les marchés financiers», a commenté Gregori Volokhine, président de Meeschaert New York.

«On voit que la Fed veut venir au secours de l'immobilier et du logement, qui constituent l'un des piliers de la croissance potentielle de l'emploi», a-t-il ajouté.

En dépit de la bonne humeur du marché, certaines questions restent cependant en suspens, ont rappelé les analystes.

«La question est maintenant de savoir (...) si cela va vraiment aider à créer des emplois et ce n'est pas évident d'y répondre pour la Fed, sachant que les deux dernières (vagues d'assouplissement monétaire, ndlr) n'ont connu qu'un impact économique limité», a poursuivi M. Low.

Du côté des valeurs, le géant informatique Apple, qui a dévoilé mercredi la cinquième version de son populaire iPhone, plus fine, plus légère, plus puissante et dotée d'un plus grand écran, s'est apprécié de 1,97% à 682,98 dollars.

Les autres valeurs technologiques ont majoritairement bondi: Google est monté de 2,19% à 706,04 dollars, Hewlett-Packard de 1,39% à 18,24 dollars et Microsoft 0,50% à 30,93 dollars mais Dell a abandonné 0,09% à 10,63 dollars.

Le réseau social Facebook est reparti en baisse, cédant 1,04% à 20,71 dollars, après avoir bondi de près de 8% la veille à la suite de propos de son patron Mark Zuckerberg qui a promis de gagner à l'avenir plus d'argent sur les mobiles. Amazon a avancé de 1,80% à 260,24 dollars.

Dans l'aéronautique, le constructeur américain Boeing a fini en hausse de 0,87% à 71,58 dollars, alors que le groupe britannique BAE pourrait ouvrir en grand les portes des États-Unis à l'Européen EADS, qui peine à y percer, si les deux groupes menaient à terme leur projet de fusion annoncé mercredi.

Le groupe aéronautique de défense Lockheed Martin a quant à lui pris 0,77% à 93,13 dollars.

Côté automobile, le constructeur Ford, qui envisage de fermer son usine belge employant plus de 4.300 personnes à Genk, dans le nord du pays, selon le Wall Street Journal, a pris 1,27% à 10,34 dollars. Son concurrent General Motors, qui prépare aussi une restructuration en Europe, a augmenté de 1,73% à 23,53 dollars.

Les valeurs financières ont également été soulevées par la Fed: Bank of America a bondi de 4,79% à 9,40 dollars, JPMorgan Chase de 3,71% à 41,40 dollars, Morgan Stanley de 2,76% à 17,90 dollars, Citigroup de 4,24% à 34,45 dollars et Goldman Sachs de 2,06% à 120,67 dollars.

Le marché obligataire a terminé sans direction. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a légèrement baissé à 1,756% contre 1,765% mercredi et celui à 30 ans a nettement monté à 2,967% contre 2,926%.