La Bourse de Toronto a clôturé jeudi en baisse, les opérateurs se demandant si la Réserve fédérale des États-Unis jugerait que les conditions économiques justifient une nouvelle ronde de mesures de relance.

La publication de données économiques décevantes a aussi rappelé aux investisseurs la fragilité de la reprise économique mondiale.

L'indice composé S&P/TSX a cédé 56,48 points pour terminer à 12 062,51 points, tandis que la Bourse de croissance TSXV a avancé de 2,42 points à 1248,08 points.

Le dollar canadien s'est pour sa part déprécié de 0,23 cent US à 100,64 cents US.

À New York, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a reculé de 115,3 points à 13 057,46 points, tandis que l'indice composé du Nasdaq a échappé 20,27 points à 3053,4 points et que l'indice élargi S&P 500 a laissé filer 11,41 points à 1402,08 points.

Dans le procès-verbal de sa rencontre du 1er août, la Fed eut révélé que plusieurs de ses membres jugeaient nécessaire la mise en place de nouvelles mesures d'appui à l'économie «assez bientôt», à moins que l'économie ne s'améliore de façon significative.

Le procès-verbal ne précise pas quelles mesures pourraient être entreprises. Le geste le plus audacieux serait de lancer un nouveau programme d'achat d'obligations pour tenter de faire reculer les taux d'intérêt à long terme et encourager l'emprunt et les dépenses.

La Fed doit annoncer sa prochaine décision sur ses taux d'intérêt le 13 septembre. La banque centrale pourrait annoncer de nouvelles mesures de relance en même temps.

Mais certains doutent de la volonté de la Fed pour mettre de nouvelles mesures en place étant donné que plusieurs données économiques positives ont été publiées depuis la dernière rencontre de la Fed. La création d'emplois a notamment été plus forte que prévu, tandis que les ventes au détail ont progressé, que la confiance des consommateurs s'est améliorée et que les demandes de permis de bâtir ont augmenté.

Et d'autres croient que cela pourrait signifier que d'éventuelles mesures de relance de la Fed ne viseraient pas qu'à aider les États-Unis.

«Je crois que leur raison pour le faire pourrait être de démontrer qu'il y avait une coordination de la part des banques centrales et qu'elles se mettent ensemble pour tenter d'aider la situation mondiale», a opiné Norman Raschkowan, stratège nord-américain pour la Financière Mackenzie.

«Et c'est honnêtement seulement dans ce contexte qu'ils agiraient, je crois, parce que je ne crois pas vraiment qu'il y a un besoin et je crois qu'un nombre grandissant de personnes admettent que les États-Unis vont bien.»

Les marchés n'ont pas su trouver d'élan dans de nouveaux chiffres laissant croire à une reprise soutenue du marché de l'habitation américain. Le département américain du Commerce a fait état d'une hausse de 3,6 pour cent des ventes de nouvelles maisons en juillet, ce qui égale un record de deux ans touché en mai.

À Toronto, le secteur de l'énergie a retraité de 1,29 pour cent, le cours du pétrole brut ayant cédé 99 cents US à 96,27 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York. Dans ce groupe, l'action de Suncor Énergie a perdu 48 cents à 31,25 $ tandis que celle de Cenovus Energy a rendu 80 cents à 32,37 $.

Le secteur des métaux de base a rendu 1,12 pour cent, le cours du cuivre s'étant contracté de 4 cents US à 3,49 $ US la livre. Le titre de HudBay Minerals a rendu 15 cents à 8,59 $, tandis que celui de Teck Resources s'est départi de 65 cents à 29,10 $.

Les actions de la finance ont aussi pesé sur le TSX. L'action de la Financière Manuvie a reculé de 30 cents à 10,86 $ tandis que celle de la Banque Nationale a effacé 90 cents à 73,35 $.

Le prix du lingot d'or a avancé de 32,30 $ US à 1674,10 $ US l'once, ce qui a aidé la composante aurifère du parquet torontois à s'apprécier de 0,5 pour cent. L'action de Barrick Gold a gagné 59 cents à 37,87 $.

Par ailleurs, de nouvelles données ont laissé entrevoir une détérioration des conditions économique en Asie et en Europe.

En Chine, des données préliminaires sur l'activité manufacturière laissent croire que les efforts de relance du gouvernement n'ont pas réussi à neutraliser les vents contraires mondiaux.

Les opérateurs des marchés comptent beaucoup sur la banque centrale chinoise pour relancer l'économie du pays, mais certains analystes croient que les décideurs préféreront attendre la tenue d'un important congrès du Parti communiste, prévu en octobre, avant de prendre des décisions importantes.

Puis, en Europe, l'indice de l'activité économique d'ensemble des 17 pays de la zone euro s'est établi à 46,6 points en août, ce qui ne représente qu'une faible appréciation par rapport à l'indice de 46,5 points du mois dernier. Tout indice en deçà de 50 points signale une contraction de l'économie.

Des analystes jugent que ces nouvelles données signifient que la zone euro connaît une importante récession.