Des analystes croient que la Banque Nationale (T.NA) pourrait trouver son intérêt dans la banque en ligne ING Direct Canada que le groupe financier hollandais vient de mettre sur le marché afin d'alléger son bilan.

ING Direct arrive bien dotée avec des dépôts importants de 30 milliards de dollars. La Banque Nationale, plus petite des six grandes banques canadiennes, et la Banque Scotia seraient des «acheteurs naturels» vu leur «base de dépôt relativement faible au Canada», croit l'analyste Gabriel Dechaine, du Crédit Suisse.

La Scotia et BMO aussi

John Reucassel, de BMO Marché des capitaux, voit de même la Nationale, la Banque Scotia et son propre employeur se disputer les importants dépôts d'ING Direct.

Le portefeuille de prêts hypothécaires de 32 milliards d'ING Direct, dont environ 55% est assuré, intéresserait par ailleurs non seulement la Scotia et la Nationale, mais la Banque TD également, croit M. Reucassel.

ING a commencé ses activités comme banque virtuelle au Canada en 1997. Elle s'est rapidement gagné 1,8 million de clients grâce à une campagne de publicité télévisuelle dynamique mettant en vedette l'acteur hollandais Frederik de Groot avec son fort accent («C'est votre intérêt qui compte!»).

Son actif de 40 milliards lui vaut maintenant le huitième rang au pays, selon le surintendant des institutions financières du Canada.

ING Direct Canada, qui emploie 1100 personnes, vaudrait entre 1,7 milliard et 2,6 milliards, selon les analystes. ING Direct USA a été cédée à la banque américaine Capital One pour 9 milliards, en juin 2011.

Il s'agit d'une rare occasion de croissance sur leur territoire pour les banques canadiennes depuis 1988 alors que le ministre des Finances, Paul Martin, avait empêché les fusions entre les banques Royale et de Montréal, et entre la CIBC et la TD.

La Banque Nationale et la Scotia se sont refusées jeudi à tout commentaire sur ces rumeurs de marché.

Des scénarios à l'étude

Le groupe bancaire et d'assurance néerlandais ING a annoncé jeudi qu'il examinait les «options stratégiques» pour ses filiales de banque en ligne canadienne ING Direct Canada et britannique ING Direct UK, qui comptent ensemble plus de 3 millions de clients. Cela «pourrait mener ou ne pas mener à des transactions», indique ING dans un communiqué.

ING est contrainte par la Commission européenne de réorganiser son bilan après avoir reçu une aide de 10 milliards d'euros de la part de l'État néerlandais au cours de la crise financière en octobre 2008.

La multinationale table déjà sur un apport de 6 milliards d'euros à la conclusion de la vente en cours de sa filiale indienne d'assurance-vie.

L'action de la Banque Nationale a perdu 68 cents, à 73,88$, dans un marché nettement baissier, hier.